Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefPolitique

« Un jalon historique » : l’Europe dévoile son ambitieux projet de réparation de la nature

Opération de terrassement pour la réouverture d’un ancien bras du Rhône, en octobre 2021.

« Malgré les efforts de l’Union européenne et de la communauté internationale, la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes se poursuivent à un rythme alarmant. » Ce 22 juin, l’exécutif européen a dévoilé son nouveau projet de règlement sur la restauration des écosystèmes. S’ouvrant sur ces quelques mots, ou plutôt ce constat d’échec, ce document, que Contexte s’est procuré, détaille les différentes trajectoires visant à contraindre les États à restaurer la nature. La Commission européenne défend ainsi l’idée qu’il n’est plus suffisant de protéger les écosystèmes en danger, et qu’une remise en état de ceux déjà abîmés s’impose.

L’ambition générale de ce projet, publié à l’issue de la réunion du collège des commissaires sur le « paquet nature », est traduite dès l’article 1 : « Les États membres mettent en place, sans délai, des mesures de restauration efficaces et territoriales qui couvriront, d’ici 2030, au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’Union et d’ici 2050, tous les écosystèmes à restaurer. » À cette première cible, s’ajoutent celles de l’obligation d’inverser le déclin des populations de pollinisateurs sur le long terme, la réhumidification progressive des tourbières ou encore le développement des espaces verts en zone urbaine.

Lire aussi : Réparer la nature, l’autre urgence écologique : l’enquête de Reporterre

Destinée à devenir la grande loi sur la biodiversité du mandat en cours, ce texte obligera les États membres à présenter des « plans de restauration » à la Commission, dans les deux ans suivant l’entrée en vigueur du règlement.

« La proposition législative de la Commission, par son niveau d’ambition, est un jalon historique pour tenter d’inverser la perte de biodiversité en Europe, a réagi Arnaud Gauffier, directeur de la conservation au WWF France. Nous appelons le Parlement et le Conseil [de l’UE] à soutenir et renforcer cette proposition, notamment en ajoutant des objectifs ambitieux de restauration des cours d’eau, plaines inondables et tourbières, ainsi qu’en renforçant le mécanisme de suivi et de redevabilité pour une mise en œuvre à la hauteur de l’urgence. »

Sur les réseaux sociaux, la députée européenne d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) Marie Toussaint a également félicité ces propositions ambitieuses pour la nature, « malgré un combat acharné des conservateurs et des lobbies de l’agro-industrie contre tout texte contraignant visant à préserver la biodiversité ». De son côté, l’Allemande Laura Hildt, chargée de mission au Bureau européen pour l’environnement (BEE), a rappelé que la décennie en cours devait être le tournant, et entend ainsi veiller « à ce que l’essentiel de l’action de restauration des écosystèmes ne soit pas repoussé au-delà de 2030 ».

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront des avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende