Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefPollutions

Un rapport alerte sur la « crédibilité » de l’Anses

Depuis 2015, l’Anses doit rendre des rapports sur certains produits (pesticides, biocides, médicaments vétérinaires) et réguler leur utilisation. Ici, devant leurs bureaux à Lyon.

C’est un document de 139 pages publié en toute discrétion, mais qui a fait l’effet d’une bombe à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Le conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a alerté sur « la crédibilité des expertises de l’agence » dans un rapport publié vendredi 10 mars, rapporte Le Monde.

Le conseil scientifique, composé d’une trentaine de chercheurs pour la plupart indépendants de l’agence, a été sollicité à la suite de plusieurs avis polémiques publiés par l’Anses ces dernières années, notamment sur les néonicotinoïdes et les fongicides SDHI. En guise d’exemple, dans ses conclusions, l’Anses ne juge pas le glyphosate aussi dangereux que le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) ou l’Inserm (Institut national pour la santé et la recherche biomédicale).

Trois grandes tensions

Le conseil identifie ainsi « trois grandes tensions ». La première est le décalage entre les avis de l’Anses et les connaissances scientifiques les plus avancées. Cela « constitue l’un des facteurs les plus importants d’érosion de la crédibilité », estime le conseil scientifique.

Le deuxième est « l’urgence » qui pousse l’Anses à rendre des avis sans prendre le temps, parfois, de mener des expertises complètes. La troisième est institutionnelle. Depuis 2015, l’Anses doit à la fois rendre des rapports sur certains produits (pesticides, biocides, médicaments vétérinaires) et réguler leur utilisation : elle délivre les autorisations de mise sur le marché, décide de leur retrait… Une double casquette qui, selon les scientifiques, la place dans une situation impossible.

La situation est-elle améliorable ? Le conseil se montre pessimiste : « L’Anses est une institution prise entre quatre feux [quatre tutelles ministérielles, santé, transition écologique, agriculture et économie] et soumise à de très fortes pressions. Elle n’aura pas forcément la latitude de mettre en place des réformes pourtant nécessaires ».

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende