177 écologistes assassinés dans le monde en 2022

En Colombie, le nombre d’assassinats a presque doublé par rapport à 2021. (photo d'illustration) - Flickr/CC BY 2.0/AlCortés
En Colombie, le nombre d’assassinats a presque doublé par rapport à 2021. (photo d'illustration) - Flickr/CC BY 2.0/AlCortés
C’est au péril de leur vie que les écologistes luttent pour préserver la Terre. L’ONG britannique Global Witness a révélé, le 13 septembre, comment au moins 177 défenseurs de l’environnement avaient été assassinés en raison de leur militantisme. En 2021, 200 personnes avaient été tuées. Le chiffre est en déclin, mais il reste conséquent. Au total, en dix ans, c’est quasiment 2 000 militants qui ont été assassinés, rappelle l’association.
Les victimes mortes en 2022 étaient la plupart opposées à l’agrobusiness, à l’exploitation forestière ou à l’extraction minière. 88 % d’entre elles vivaient en Amérique latine. On retrouve en tête : la Colombie (60 morts), le Brésil (34 morts) et le Mexique (31 morts). Le Honduras (14 morts) et le Venezuela (4 morts) complètent ce triste palmarès. Source de préoccupation : en Colombie, le nombre d’assassinats a presque doublé par rapport à 2021.
Pas moins de cinq enfants assassinés
Autre enjeu de taille, ce sont d’abord les peuples autochtones (36 % des victimes) et les petits paysans (22 % des victimes) qui sont la cible des tueurs. Mais on compte aussi parmi les personnes tuées des fonctionnaires, des avocats, des gardes forestiers, des journalistes ainsi que des enfants (pas moins de 5 ont été assassinés en 2022).
Dans plusieurs cas, les commanditaires sont connus. Global Witness a ainsi pu établir « un lien direct entre l’agro-industrie et dix assassinats en 2022 — plus que dans tout autre secteur ». L’exploitation minière est associée à 8 autres assassinats, suivie par l’exploitation forestière avec 4 meurtres.
« Nous ne pouvons pas gagner la bataille contre l’urgence climatique, sans protéger ceux qui défendent l’environnement », rappelait récemment en conférence de presse Michel Forst, le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement.