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Agnès Pannier-Runacher ne pourra plus s’occuper de dossiers Perenco

Agnès Pannier-Runacher lors d’un échange sur le plan résilience, le 17 mars 2022.

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ne pourra plus s’occuper des dossiers liés à la deuxième plus grande entreprise pétrolière de France, Perenco. Cette décision, annoncée mardi 15 novembre dans un décret publié au Journal officiel, fait suite aux révélations du média d’investigation Disclose sur les « intérêts cachés » de la ministre avec la société pétrolière.

D’après leur enquête, les enfants de la ministre détiendraient des parts d’une société fondée par leur grand-père maternel, Jean-Michel Runacher, l’un des dirigeants historiques de Perenco. L’opération aurait permis à ce dernier de faire une donation de plus d’un million d’euros à ses petits-enfants, sans qu’ils n’aient à payer des droits de succession à son décès. L’ensemble de ce patrimoine proviendrait de fonds spéculatifs dissimulés dans des paradis fiscaux, dans lesquels Perenco aurait elle aussi détenu des investissements.

Le conflit d’intérêts « ne fait aucun doute »

Les déclarations d’intérêts et de patrimoine de la ministre ne font aucune mention de cette entreprise. « Il ne s’agit pas de mon patrimoine, mais de celui de mes enfants qui, eux-mêmes, n’ont aucun pouvoir de gestion de la société à ce jour », s’est justifiée auprès de Disclose Agnès Pannier-Runacher. La ministre assure par ailleurs n’avoir « pas eu à traiter de dossiers en lien avec Perenco » dans le cadre de ces fonctions, et n’être donc pas dans une situation de conflit d’intérêts.

Le conflit d’intérêts « ne fait pourtant aucun doute », selon Anticor. Même constat du côté de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) : « L’absence d’obligation déclarative ne dispense pas le responsable public de veiller à prévenir et faire cesser les situations de conflits d’intérêts qui naîtraient d’autres intérêts indirects détenus, tels que l’activité des enfants ou d’autres membres de la famille. »

Contacté par Reporterre en septembre au sujet des liens entre Agnès Pannier-Runacher et Perenco, le cabinet de la ministre de la Transition énergétique avait répondu : « La ministre n’a pas vocation, ni par ailleurs aucune obligation légale, à être associée aux activités professionnelles de son père, qui par ailleurs est âgé de 77 ans. Sauf à penser que son statut de femme la maintient durablement dans un statut de mineur. »

Perenco est une des compagnies pétrolières les plus polluantes et les moins respectueuses des populations indigènes, comme Nicolas de La Casinière l’a raconté dans Les saboteurs du climat, publié par Le Seuil et Reporterre.

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