Aires marines protégées : l’UE recule sur l’interdiction de la pêche de fond

Le Commissaire européen à l’environnement a indiqué qu’il n’imposerait pas aux États membres de l’UE d’interdire les engins de fond dans les aires marines protégées. - Ifremer/CC BY 4.0/Dugornay Olivier
Le Commissaire européen à l’environnement a indiqué qu’il n’imposerait pas aux États membres de l’UE d’interdire les engins de fond dans les aires marines protégées. - Ifremer/CC BY 4.0/Dugornay Olivier
Les aires marines protégées ont encore de mauvais jours devant elles. Sollicité par le secrétaire d’État chargé de la mer français, Hervé Berville, le Commissaire européen à l’environnement Virginijus Sinkevicius a indiqué, le 2 avril, qu’il n’imposerait pas aux États membres de l’Union européenne d’interdire les engins de fond dans les aires marines protégées.
Dans son plan d’action pour l’océan, un document d’orientation non contraignant publié fin février, la Commission avait invité les États à « éliminer progressivement », d’ici 2030, le chalutage de fond dans les aires marines protégées. Peu sélective, très énergivore, cette technique de pêche fait partie des plus destructrices.
L’interdire dans les aires marines protégées semblait logique. Pas pour Hervé Berville. Quelques jours après la publication de ces recommandations européennes, le secrétaire d’État chargé de la mer avait déclaré que le gouvernement français était « totalement opposé » à une telle mesure. Accompagné d’une délégation de pêcheurs, il a sollicité un rendez-vous à Bruxelles avec Virginijus Sinkevicius, le 2 avril, pour que ce dernier lui confirme que cette interdiction ne serait imposé « ni en 2024, ni en 2030 », et que le plan d’action pour l’océan n’aurait « pas de traduction juridique contraignante ».
Dans un communiqué, l’association de défense des océans Bloom juge la manœuvre « grotesque », le caractère non contraignant du plan d’action pour l’océan ayant déjà été souligné par la Commission européenne. Hervé Berville aurait, selon elle, tenté un « coup politique », destiné à « soigner sa posture clientéliste » auprès des représentants « des pires pratiques de pêche industrielle ».