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L’État refuse d’interdire le chalutage de fond… dans les aires marines protégées

Le chalutage de fond consiste à racler le plancher océanique avec de lourds engins tractés.

Interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées ? La mesure, proposée fin février par la Commission européenne, semble relever du bon sens. Mais pour le gouvernement français, c’est non. « Je le dis très clairement […] La France et le gouvernement sont totalement opposés à la mise en œuvre de l’interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées », a annoncé avec véhémence le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, le mercredi 8 mars.

Le chalutage de fond consiste à racler le plancher océanique avec de lourds engins tractés. Peu sélective, très énergivore, c’est l’une des techniques de pêche les plus destructrices. Selon Hervé Berville, l’interdire au sein des aires marines protégées serait « une folie pour la souveraineté alimentaire de notre pays », et méconnaîtrait les efforts « faits depuis des années par les pêcheurs » pour reconstituer les stocks.

« Ce cynisme anti-écologique est grave »

Sur Twitter, la fondatrice de l’association Bloom, Claire Nouvian, a dénoncé ce qui constitue selon elle « la déclaration la plus anti-écologique » de 2023. « S’obstiner sur la voie de la lâcheté et du cynisme anti-écologique est grave et totalement irresponsable », a-t-elle écrit.

Cette prise de position constitue, selon elle, une énième preuve de l’hypocrisie du gouvernement en ce qui concerne les aires marines protégées. Celles-ci n’en ont bien souvent que le nom : 47 % de la pêche industrielle a lieu dans des zones supposément protégées, montre un récent rapport de Bloom. Alors que les aires marines protégées occupent officiellement 43,5 % de la zone économique exclusive de France métropolitaine, seulement 0,03 % de sa surface bénéficie d’une protection « stricte », c’est-à-dire sans aucune pêche, selon une étude de 2021. Le consensus scientifique est pourtant clair : seules les aires marines préservées des activités industrielles ont des effets réellement bénéfiques pour la biodiversité et le climat.

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