L’Australie va reprendre l’abattage aérien de chevaux sauvages

L'abattage des chevaux est jugé nécessaire pour protéger la faune et la flore. - Flickr / CC BY 2.0 Deed / Caroline Jones
L'abattage des chevaux est jugé nécessaire pour protéger la faune et la flore. - Flickr / CC BY 2.0 Deed / Caroline Jones
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La mise à mort des chevaux sauvages va recommencer. Des autorités locales australiennes ont validé, le 27 octobre, la reprise de l’abattage par hélicoptère de ces animaux introduits par les Européens, appelés brumbies.
Environ 19 000 chevaux sauvages vivent aujourd’hui dans le parc national du Kosciszko, dans le sud-est du pays. Or les autorités de l’État de Nouvelle-Galles du Sud veulent réduire ce nombre à 3 000 d’ici à la mi-2027.
La mesure est jugée nécessaire pour protéger la faune et la flore. Selon Penny Sharpe, la ministre de l’Environnement de Nouvelle-Galles du Sud, « des espèces indigènes sont en voie d’extinction et tout l’écosystème est menacé » à cause du nombre excessif de brumbies. « La science est catégorique, ils conduisent un certain nombre d’espèces à l’extinction. Et leur population augmente de 15 à 20 % chaque année », expliquait le Dr Jamie Pittock, professeur à l’Australian national university de Canberra, à Reporterre en avril.
L’abattage aérien serait « le seul moyen »
Selon lui, tenter de déplacer les animaux ou de mettre en place un contrôle de fertilité (solution recommandée par le parti animaliste ou certains collectifs de défense des chevaux) n’est pas envisageable : l’abattage aérien, méthode déjà utilisée pour réguler plusieurs espèces dans le parc national, serait « le seul moyen de réduire le nombre de chevaux assez rapidement pour atteindre les objectifs ».
La méthode d’abattage par hélicoptère avait déjà été brièvement employée en 2000. Plus de 600 chevaux sauvages avaient alors été tués en trois jours, ce qui avait provoqué l’indignation de l’opinion publique. Depuis, des agents du parc continuaient d’abattre des brumbies au sol, avec des armes à feu ou des pièges, ou les transféraient ailleurs.
Certains organismes s’opposent toujours à l’abattage de ces animaux. « On a bien désigné des zones du parc pour les sports d’hiver, pourquoi ne pas le faire pour les chevaux ? », s’interrogeait en avril sur Reporterre Claire Rogerson, une femme qui recueille sur sa propriété des chevaux sauvages.
Au-delà de la question environnementale, la question des brumbies révèle un conflit en Australie : les indigènes souhaitent en réduire le nombre pour protéger leurs terres, tandis que certains nationalistes blancs voient ces chevaux comme un « symbole » d’une identité soi-disant menacée.