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Biodiversité, air et eau : l’Europe énumère les « défis majeurs » de la France

Le bâtiment de la Commission européenne à Bruxelles, en 2019.

Biodiversité, pollutions atmosphérique, chimique ou sonore, gestion de l’eau, climat… La Commission européenne a passé au crible l’ensemble des politiques environnementales mises en œuvre par les États membres. Dans un rapport présenté le 8 septembre — le troisième du genre —, elle dresse un bilan « globalement positif » de celles-ci mais souligne pays par pays de nombreuses insuffisances, notamment dans la protection de la biodiversité.

Pour la France, la Commission énonce « trois grands défis majeurs » : protéger la biodiversité, améliorer rapidement et efficacement la qualité de l’air et restaurer la qualité de l’eau, en particulier pour réduire la pollution aux nitrates. La Commission réclame ainsi que la France améliore la conservation des habitats et des espèces sur son territoire et fixe des objectifs de conservation. Elle souligne que les émissions de dioxyde d’azote et de PM10 restent encore bien trop importantes et déplore que le nombre de masses d’eau qui n’ont pas encore atteint un bon état écologique et chimique soit encore important.

La France en retard

Quelle est la position de la France par rapport aux autres pays européens ? « Le bilan de la Commission ne permet pas la comparaison directe entre pays mais il fournit des indicateurs qui soulignent le retard de la France dans nombre de secteurs par rapport aux moyennes européennes », a analysé Le Monde. À titre d’exemple, l’artificialisation des sols est presque deux fois plus rapide dans l’Hexagone que dans le reste de l’Europe (143 m²/km² entre 2012 et 2018 contre 84), note le quotidien.

La France cultive également moins en bio (8,71 % de ses terres sont dédiées au bio, contre 9,07 % à l’échelle européenne) et dispose de moins de zones protégées (12,9 % contre 18,5 % sur l’ensemble des 27 États membres). Le Monde souligne enfin que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est moins marquée dans notre pays que la moyenne européenne et que les subventions accordées aux fossiles sont, elles aussi, supérieures à la moyenne des 27. Point positif : la France investit pour l’environnement. Avec 0,78 % du PIB consacré chaque année à l’environnement entre 2014 et 2020, elle fait mieux que la moyenne européenne, qui se situe en dessous de 0,7 %.

Investissements et transparence

Niveau finances, la France se voit priée d’abonder de plusieurs dizaines de milliards d’euros ses politiques en faveur du climat, de la biodiversité et de l’économie circulaire, note Contexte. Le rapport estime par exemple qu’il faudra ajouter entre 13 et 15 milliards d’euros pour la mise en œuvre de la stratégie nationale bas carbone et du plan pluriannuel de l’énergie.

Enfin, la Commission estime que l’accès à l’information environnementale est « un problème, notamment l’information sur la prévention des accidents industriels majeurs (installations Seveso) ».

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