Agriculture : le plan français « inadapté » aux enjeux écologiques

Un champ de maïs, illustration. - Public domain pictures / CC
Un champ de maïs, illustration. - Public domain pictures / CC
Pour l’agriculture française, les dés sont jetés. Cet été, le gouvernement a envoyé à Bruxelles sa copie finale du Plan national stratégique (PSN), autrement dit sa feuille de route jusqu’en 2027. Révélé par le média Contexte, ce plan — un pavé de quelques 1 800 pages — définit la stratégie de la France pour notre modèle agricole. En clair, il détaille ce que nous allons faire des 9 milliards que l’Europe nous verse annuellement dans le cadre de la PAC, la politique agricole commune.
Ce PSN doit être validé sans modification début septembre par la Commission européenne, avant une mise en œuvre début 2023. La première version de ce plan avait été jugée sévèrement par Bruxelles, en raison de son manque d’ambition écologique.
Quid de cette version finale ? Début juillet, la plateforme Pour une autre PAC, qui regroupe organisations paysannes et écologistes, livrait un commentaire amer : malgré quelques concessions environnementales arrachées à la dernière minute – sur la préservation des haies ou en faveur de la bio – , « le cap général donné à la politique agricole de la France reste inadapté aux défis que le secteur devra relever d’ici 2027 ».
Une PAC « inadaptée aux défis »
Privilégier une agriculture respectueuse de l’environnement est crucial pour limiter la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité. Le secteur agricole a émis en 2019 près d’un cinquième des gaz à effet de serre de la France. L’agriculture industrielle est aussi l’une des principales sources de dégradation de nos ressources en eau. Elle est aussi responsable du déclin des oiseaux communs des milieux agricoles, qui ont perdu 33 % de leurs effectifs depuis 2001.