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Les populations d’oiseaux des champs s’effondrent

Deux études rendues publiques mardi 20 mars, menées récemment par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) grâce au programme de Suivi temporel des oiseaux communs (Stoc) [1] et par le CNRS dans les Deux-Sèvres [2], présentent un bilan inquiétant : en 17 ans, un tiers des oiseaux ont disparu des campagnes françaises.

Le programme Stoc révèle ainsi que les oiseaux communs des milieux agricoles ont perdu 33 % de leurs effectifs depuis 2001. Le pipit farlouse, un passereau qui se nourrit d’invertébrés, a perdu 68 % de ses troupes en 17 ans ; la linotte mélodieuse, friande d’invertébrés à la belle saison et de graines de plantes adventices en hiver, a vu disparaître 27 % de ses effectifs sur la même période. Du côté de la plaine céréalière des Deux-Sèvres, les populations d’oiseaux familières des zones cultivées, comme l’alouette des champs ou la perdrix grise, s’effondrent littéralement, avec respectivement −50 % et −90 % de leurs effectifs en 25 ans.

Quelles raisons à ce déclin ? « Les surfaces dédiées à la monoculture n’ont cessé d’augmenter en France, conduisant à la destruction des milieux favorables aux oiseaux et aux insectes. Et en 2009, la Politique agricole commune a donné un coup d’arrêt aux jachères, ce qui est également néfaste pour la biodiversité, décrypte Benoît Fontaine, biologiste de la conservation au Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Cesco) du MNHN. Dernier facteur nuisible : les pesticides. » En ligne de mire, les néonicotinoïdes et le glyphosate (Roundup). Tous les deux concourent à la disparition des plantes et des insectes et donc aux ressources alimentaires des oiseaux, surtout au printemps. « Il n’y a quasiment plus d’insectes, c’est ça le problème numéro un », martèle Vincent Bretagnolle, écologue au Centre d’études biologiques de Chizé et directeur de la zone atelier « Plaine et val de Sèvre ».

-  Source : CNRS Le Journal

-  Photo : Pipit farlouse (wikimedia)

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