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Biodiversité, mer, sûreté nucléaire… quelle répartition des pouvoirs entre les ministres ?

Amélie de Montchalin (au centre), avec Élisabeth Borne et Marc Fesneau aux côtés d’agriculteurs, le 27 mai 2022.

Les fiches de poste sont désormais claires. Les décrets d’attribution ministériels qui définissent les périmètres d’action de chacun des membres du gouvernement ont été publiés au Journal officiel du 2 juin.

À la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher sera chargée de mettre en œuvre « la politique de l’énergie afin, notamment, d’assurer la sécurité d’approvisionnement et l’accès à l’énergie, de lutter contre le changement climatique et de promouvoir la transition énergétique ». Elle devra réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France, notamment via le développement des énergies « durables », et promouvoir « une gestion durable des ressources rares en matière minière ». La décarbonation des transports routiers sera également à sa charge.

Grande nouveauté : la ministre de la Transition énergétique sera compétente en matière de sûreté nucléaire. « Il était de tradition que la sûreté nucléaire soit assurée par le ministère de l’Environnement, dans une vision globale de la sûreté environnementale du pays », déplore dans Le Monde l’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho, aujourd’hui candidate aux législatives (sous l’étiquette Nupes) dans les Deux-Sèvres.

Amélie de Montchalin, à la Transition écologique, hérite quant à elle de la protection de la biodiversité, de l’aménagement et de la lutte contre l’étalement urbain, de la prévention des risques naturels et technologiques, et de la sécurité industrielle.

À ce portefeuille déjà bien garni s’ajoutent de nouvelles responsabilités, comme la lutte contre l’habitat indigne (auparavant gérée par le ministère du Logement) et contre les inégalités territoriales. Certaines des missions du ministère de la Transition écologique (préservation de la qualité de l’air, adaptation au changement climatique et réglementation technique des véhicules) seront menées de manière conjointe avec le ministère de la Transition énergétique. La politique de rénovation et de performance énergétiques des bâtiments sera également « à cheval » sur les deux ministères. 

« Cette architecture est totalement incohérente et contradictoire avec ce que nous disent les scientifiques : il faut traiter ensemble la biodiversité, l’énergie et le climat », a réagi le député écologiste Matthieu Orphelin dans Le Monde.

Pour ce qui concerne la mer, le mystère demeure : on ignore pour le moment quelles seront les attributions de la nouvelle secrétaire d’État à la Mer, Justine Benin, rattachée à Matignon. Amélie de Montchalin ne fera que « participer à la définition et à la mise en œuvre » des politiques marines, qui seront « conduites par la Première ministre ». Élisabeth Borne aura notamment la main sur les mines en mer, avec la participation de Bercy, explique Contexte.

Côté agriculture, le ministre Marc Fesneau sera chargé de la sécurité sanitaire des aliments. Autre périmètre d’action : la souveraineté alimentaire du pays et la « décarbonation » de l’industrie agroalimentaire. Il devra œuvrer au « développement » agricole et forestier des territoires, et contribuer à la lutte contre le changement climatique grâce à « l’amélioration de la séquestration de carbone par les arbres, le bois et les sols forestiers ».

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