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En brefAgriculture

Contre l’agriculture industrielle, deux mégabassines sabotées

Soutien à Nicolas Girod de la Confédération paysanne après le démontage d'une mégabassine, en février 2022.

Les saboteurs de bassines ont encore frappé. Deux retenues d’eau ont été abîmées à Nouaillé-Maupertuis dans la Vienne ainsi qu’à Salles, dans les Deux-Sèvres la semaine du 7 mars.

Cet acte a été revendiqué dans un communiqué de presse par un collectif inconnu jusqu’alors : le comité exécutif de la direction régionale de protection de l’eau (DRPE). Ses membres ont dénoncé « l’accaparement de l’eau » conduisant à « l’épuisement de ce bien commun ». Ces gigantesques retenues d’eau sont en effet destinées à l’irrigation estivale et bénéficient à un nombre restreint d’agriculteurs.

Lire aussi : Mégabassines : bataille contre le « hold-up sur l’eau » de l’agriculture intensive

Ils ont ainsi listé toute une série d’entreprises qui utilisent ces réserves d’eau et qui pourraient être visées à leur tour : « Les accapareurs sus nommés ont dix jours pour se mettre en conformité et engager eux-mêmes le démantèlement ou la mise à l’arrêt des dites réserves de substitution. »

Dans un deuxième texte, signé par un mystérieux José Mauvais, ils ont dénoncé un « accaparement en bande organisée des ressources en eau » ainsi que la « destruction à rythme soutenu d’une agriculture socialement et écologiquement viable ».

Lutte contre l’« accaparement en bande organisée des ressources en eau »

Parmi les deux sites visés, celui de Pampr’oeuf, dans les Deux-Sèvres. Le président du groupe, Stéphane Nérault , a parlé d’un « acte barbare commis par des anarchistes » : « On ne comprend pas pourquoi on est visé par ces gens dans la mesure où notre réserve est aux normes.(...) On a encore 400.000 euros d’emprunt bancaire à rembourser... Il va falloir trouver des responsables », a-t-il déclaré à France 3.

En octobre dernier, une bassine avait déjà été démantelée par « les Fremens du marais poitevin et le Gang du cutter à roulette » qui avait diffusé à cette occasion un tutoriel vidéo sur leur action.

En novembre dernier, Nicolas Girod, éleveur bovin et porte-parole de la Confédération paysanne, avait démonté une pompe permettant de remplir une retenue d’eau, à Cramchaban, en Charente-Maritime lors d’une mobilisation citoyenne. Il a été convoqué à la gendarmerie.

Ces deux nouveaux « débâchages » — ce sont les bâches d’étanchéité qui ont été endommagées par les militants — interviennent à quelques jours d’une nouvelle mobilisation contre les mégabassines du 25 au 27 mars.

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