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Dans l’Aude, tensions entre viticulteurs et associations écolos

Le torchon brûle entre les viticulteurs de l’Aude et les associations de défense du vivant. Jeudi 2 juin, d’après le journal L’Indépendant, environ 150 producteurs de vignes se sont déplacés devant les bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB), à Trèbes, pour soutenir deux de leurs collègues.

Ces derniers sont soupçonnés par la police de l’environnement d’avoir utilisé un pesticide à proximité d’un cours d’eau. Depuis 2017, les agriculteurs doivent pourtant respecter des « zones non traitées » (ZNT) — des bandes de plusieurs mètres où il est interdit de répandre des produits chimiques — aux abords des ruisseaux, rivières, fleuves, etc. Mais ces ZNT sont contestées par les viticulteurs.

Le syndicat des vignerons de l’Aude a donc appelé à manifester le 2 juin dernier. Pendant plusieurs heures, les viticulteurs ont bloqué la circulation sur la 2x2 voies qui relie Trèbes à Carcassonne, montant des barrages avec des pneus enflammés. « Nous demandons une approche beaucoup plus pédagogique, plutôt que de la répression, a affirmé Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons de l’Aude, au micro de France 3 Occitanie. Parce que voir des agents armés dans nos vignes, comme si on était des criminels, ce n’est pas possible. »

Mais les associations locales de défense du vivant, réunies dans la fédération France Nature Environnement (FNE), veulent rappeler aux agriculteurs qu’ils doivent respecter la loi. « Les responsables syndicaux reprochent à l’OFB de convoquer les agriculteurs en audition libre. Mais quel problème peut-il y avoir à inviter une personne mise en cause à s’expliquer sur les infractions qui lui sont reprochées ? Ce qui est anormal, c’est que certains viticulteurs revendiquent d’être au-dessus des lois républicaines, sans que l’État ne réagisse », a dénoncé Simon Popy, président de FNE Languedoc-Roussillon, dans un communiqué de presse publié le 6 juin.

D’après FNE, l’agroécologie est aujourd’hui le « seul choix » qui permette de concilier une bonne économie du vin, la santé des populations et de la biodiversité. « Nous sommes en juin, la campagne de contrôle est donc évidemment terminée pour cette année, mais quelques pneus brûlés ne doivent pas empêcher une reprise l’an prochain », prévient Simon Popy.

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