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Dans la vallée de la Roya, des habitants jugés pour avoir aidé des migrants

Ce mercredi 22 novembre, Pierre-Alain Mannoni, ingénieur d’études à l’université Nice Sophia Antipolis, est jugé pour être venu en aide à trois jeunes femmes étrangères dans un centre d’accueil des migrants monté par un collectif d’associations et d’habitants à Saint-Dalmas-de-Tende (Alpes-Maritimes), dans la vallée de la Roya. Il risque une peine de cinq ans de prison et 30.000 euros d’amende pour « aide à l’entrée ou au séjour irrégulier ».

La veille, mercredi 22 novembre, s’est déroulé le procès de Cédric Herrou, agriculteur, jugé pour « aide à l’entrée sur le territoire national et aide au séjour ». Il encourt lui aussi jusqu’à cinq ans de prison et 30 .000 euros d’amende. Le 19 octobre 2016, à Saint-Dalmas-de-Tende, une ancienne colonie de vacances SNCF est transformée en centre d’hébergement illégal pour les migrants à l’initiative de M. Herrou et de quelques habitants. La SNCF a porté plainte.

Dans une lettre ouverte publiée par le quotidien Libération mercredi 23 novembre, un collectif de chercheurs dénonce « la criminalisation d’un “délit de solidarité” ». « Ces poursuites judiciaires bafouent les valeurs fondamentales de la République, le droit d’asile européen, le devoir de protection des mineurs non accompagnés et les droits humains les plus essentiels, pointent-ils. En agissant de la sorte, les pouvoirs publics mettent en péril les vies des femmes, hommes et enfants qui se risquent sur les routes de l’exil ainsi que la cohésion sociale au sein de notre société. »

Le collectif au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur « d’agir rapidement afin que les actes de protection et de solidarité à l’égard des migrants en danger ne soient plus réprimés, moralement ni pénalement, ce que ne permet pas à ce jour la loi en vigueur ». Ils demandent également à l’Etat de « prendre ses responsabilités en mettant en place de véritables dispositifs d’accueil et de prise en charge des migrants, afin que les citoyens ne soient plus placés dans l’obligation morale de se substituer à lui – comme c’est le cas dans la vallée de la Roya ».

-  Source : Libération

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