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EDF : rassemblement devant l’Assemblée nationale contre le « projet Hercule »

Des membres d’organisations syndicales et quelques députés se sont rassemblés pour protester contre le projet Hercule et les marchés de l’électricité, mercredi 10 février, à 14 h devant l’Assemblée nationale. Ce rassemblement a eu lieu alors que le président-directeur général du groupe EDF, Jean-Bernard Lévy, avait été entendu par la commission des affaires économiques du Sénat le matin même à 9 h et devait être auditionné par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale l’après-midi même à 15 h, et qu’une audition du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, par cette commission était attendue à 17 h.

« Faisons beaucoup de bruit pour nous faire entendre partout dans le pays. Ce matin, Jean-Bernard Lévy, qui était auditionné au Sénat, a affirmé que Hercule était le seul projet viable pour l’avenir d’EDF. On se bat aujourd’hui parce qu’on est contre et qu’on demande son retrait. On s’oppose à ceux qui veulent casser le service public et on défendra bec et ongles, pour l’intérêt général, le service public de l’énergie », a déclaré Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT Mines Énergie, lors d’une prise de parole. Parmi les inquiétudes les plus vives des opposants au projet, le sort des barrages hydroélectriques et l’avenir du réseau électrique s’il était privatisé et sa gestion ouverte à la concurrence.

Le projet Hercule vise à scinder le groupe EDF en trois entités : une entité publique, abritant le nucléaire et le gaz, baptisée « EDF bleu » ; une entité cotée en Bourse et ouverte à hauteur de 30 % environ aux capitaux extérieurs, regroupant les activités commerciales, la distribution d’électricité et les énergies renouvelables ; et une quasi-régie publique pour les barrages hydroélectriques. Des négociations sont en cours entre le gouvernement français et la Commission européenne pour définir les contours précis de ce nouveau groupe.

Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF

Aux sénateurs de la commission des affaires économiques, M. Lévy a déclaré mercredi matin que cette réforme était « nécessaire » en raison de la mauvaise santé financière d’EDF : « Nos projets et nos investissements sont entravés par la dette accumulée depuis des années à cause de l’Arenh [l’accès régulé au nucléaire historique, un dispositif permettant aux fournisseurs d’électricité concurrents d’EDF en France de racheter à l’électricien sa production nucléaire à un tarif de 42 euros par mégawattheure]. Depuis dix ans, nous avons cédé plus de dix milliards d’euros d’actifs et nous avons été recapitalisés à hauteur de quatre milliards d’euros, dont trois milliards apportés par l’État. » Le PDG d’EDF espère que la réforme permettra d’enchérir le tarif du mégawattheure nucléaire payé par les concurrents de sorte qu’il couvre les coûts de production. Elle est également censée, selon lui, doter « EDF vert » de financements propres et lui permettre de rattraper son retard en matière d’énergie solaire et d’éolien pour concurrencer d’autres grands groupes énergétiques européens. Mais « le groupe EDF doit rester un groupe public intégré », a-t-il toutefois assuré.

Les syndicats de l’interfédérale ont rendez-vous avec la direction du groupe jeudi 11 février à 14 h pour exprimer leurs inquiétudes quant à ce projet.

  • Source : Reporterre
  • Photos :
    . Chapô : rassemblement des syndicats devant l’Assemblée nationale, mercredi 10 février 2021. © Émilie Massemin/Reporterre
    . Jean-Bernard Lévy auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat, mercredi 10 février 2021. Capture d’écran

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