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Eacop : 26 personnes portent plainte contre TotalÉnergies

En mai dernier, des activistes écologistes ont perturbé l'assemblée générale de TotalÉnergies pour demander, notamment, l'arrêt du projet Eacop.

La bataille judiciaire contre les projets Tilenga et Eacop, menés par TotalÉnergies en Ouganda et en Tanzanie, continue. Vingt-six membres des communautés affectées par ce mégaprojet d’exploitation pétrolière — qui a pour objectif de produire 190 000 barils par jour, et de les transporter via un oléoduc chauffé de 1 443 kilomètres de long — ont annoncé le 27 juin lancer une nouvelle action en justice contre la multinationale française.

Soutenues par le défenseur des droits humains Maxwell Atuhura et cinq associations — Afiego, Les Amis de la Terre France, Nape/Amis de la Terre Ouganda, Survie et le Tasha Research Institute Africa —, elles espèrent être indemnisées pour les préjudices que leur a infligés TotalÉnergies depuis la naissance de ces deux projets, il y a six ans. Ces préjudices sont nombreux et « largement documentés », précisent-elles : violation de leur droit de propriété, privation de leurs moyens de subsistance, inondations provoquées par les travaux de construction, compensations financières insuffisantes voire inexistantes, menaces, harcèlement et arrestations en cas d’opposition…

« Ils m’ont empêché d’utiliser mes terres, témoigne James Kasegu, l’une des personnes prenant part à cette action en justice, dans un rapport concocté par les Amis de la Terre France. J’ai souffert parce que je n’avais plus de source de revenus et pas assez pour nourrir ma famille. » « J’ai subi de nombreuses intimidations, avec des menaces de mort », ajoute Fred Mwesigwa, l’un des opposants au projet. Jelousy Mugisha, une autre partie civile, raconte quant à lui que ses pieds de pastèque, ses orangers et ses jacquiers ont été « détruits » par les masses d’eau venant de l’usine de traitement du pétrole nouvellement construite. Près de 2 000 km2 d’habitats fauniques protégés, 35 cours d’eau et 2 lacs sont menacés par ce projet, qui a déjà privé de leurs terres environ 118 000 personnes.

« Cette nouvelle bataille est celle de celles et ceux dont la vie et les droits ont été piétinés par Total », selon Juliette Renaud, responsable de campagne aux Amis de la Terre France. Reste à savoir si la justice française écoutera, cette fois-ci, leurs griefs. Le 28 février dernier, après plus de trois ans de procédure judiciaire, le tribunal de Paris avait débouté six ONG françaises et ougandaises qui réclamaient la suspension d’Eacop, au nom du non-respect du devoir de vigilance de TotalÉnergies.

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