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En Grande-Bretagne, le sacre de Charles justifie une loi anti-activistes

Des manifestants de Just Stop Oil défilent dans une rue de la City de Londres, le 4 mai 2023.

Au prétexte du couronnement de Charles III samedi 6 mai, le gouvernement britannique vient d’adopter en urgence une législation visant à réprimer les manifestations pacifiques.

En vertu de la nouvelle législation introduite le 28 avril, la police sera habilitée à intervenir notamment contre les tactiques de marche lente qui empêchent la circulation de voitures.

Le ministre de la Sécurité, Tom Tugendhat, a défendu les nouvelles lois, qui prévoient une peine de douze mois de prison pour les manifestants qui bloquent les routes et une peine de six mois de prison ou une amende illimitée pour toute personne qui s’attache à d’autres personnes, à des objets ou à des bâtiments, une tactique employée récemment par des scientifiques cherchant à manifester leurs inquiétudes sur le changement climatique. La police pourra également arrêter préventivement et fouiller les manifestants qu’elle soupçonne de vouloir causer des « perturbations ».

En parallèle de cette nouvelle législation, le gouvernement a autorisé l’utilisation de la reconnaissance faciale massive lors du couronnement de Charles III. Une « technologie controversée », note le Guardian, qui scanne les visages et les compare à une liste de personnes recherchées par la police pour des crimes présumés.

Dans un bel exemple de double langage, Tom Tugendhat a déclaré à la BBC Radio 4 : « Le couronnement est l’occasion pour le Royaume-Uni de mettre en avant sa liberté et sa démocratie, et c’est ce que fait ce dispositif de sécurité. »

Sur le site du gouvernement britannique, l’intention est clairement affichée : « Cette législation renforce le projet de loi sur l’Ordre public, adopté la veille par le Parlement, en définissant clairement ce que l’on entend par “perturbation grave de la vie des citoyens”. »

Le 13 avril dernier, deux militants britanniques membres de Just Stop Oil ont été condamnés jusqu’à trois ans de prison pour avoir participé fin 2022 au blocage du pont Elizabeth II, près de Londres.

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