En Normandie, des kilomètres de haies et de pommiers illégalement arrachés

122 hectares de vergers sont menacés. - Unsplash / Skylar Zilka
122 hectares de vergers sont menacés. - Unsplash / Skylar Zilka
Près d’une vingtaine d’hectares de pommiers arrachés sans autorisation. Depuis le début du mois d’avril, la société coopérative Agrial se débarrasse des arbres de ses vergers situés à Saint-Crespin et Lammerville en Seine-Maritime, relate France 3 Normandie.
La société était propriétaire d’une cidrerie qui a fermé fin 2022. Faute d’avoir réussi à vendre ses vergers d’une superficie de 122 hectares, elle a décidé de tout arracher. « Écologiquement, c’est une tragédie ! » s’émeut Alain Dépréaux, le maire de Crosville-sur-Sciecité, auprès du site Actu.fr.
« L’être humain est ainsi fait. Quand on décide de planter, il est inquiet à cause des traitements. Quand on arrache, il est mécontent. Je comprends les réactions, le choc visuel et économique que cela provoque, car le changement est violent, avait déclaré le 13 avril dans Le Parisien Jean-Luc Duval, agriculteur et vice-président d’Agrial. Mais, chez Agrial, nous ne sommes pas des voyous […] Les terres vont retourner à l’agriculture.
Avant d’arracher ces arbres, Agrial aurait dû faire une demande d’autorisation. Cette situation a donc été signalée auprès de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de Seine-Maritime qui a envoyé un arrêté de mise en demeure. Les travaux sont pour l’instant suspendus.
Captage d’eau et ruissellement
« On a regardé l’impact sur l’environnement préalablement au titre des espèces protégées et de leur habitat, mais également au titre de la loi sur l’eau. Le secteur est concerné par de potentiels risques de ruissellement, et deuxième aspect, il y a aussi ponctuellement des captages d’eau et là encore il y a des prescriptions qui s’imposent », explique Jean Kugler, directeur départemental des territoires et de la mer de Seine-Maritime, à France 3.
S’il souhaite poursuivre ses arrachages, le groupe agro-alimentaire va devoir déposer un dossier à la préfecture et demander notamment une dérogation au titre de la destruction d’habitat d’espèces protégées. En effet, plusieurs haies et arbres arrachés sont des lieux de nidification d’oiseaux.