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Culture et idées

Éolien, vélo, bonnes nouvelles, poème… voici l’édito des lecteurs et lectrices

Une moisson encore abondante du courrier des lecteurs de Reporterre : voici une sélection des nombreux courriels que nous recevons tous les jours. Messages de soutien, réactions à des articles, coups de cœur, coups de gueule, témoignages… cette tribune mensuelle vous est ouverte. Merci de nous lire et de réagir !

Si vous souhaitez participer au courrier des lecteurs, n’hésitez pas à nous envoyer un courriel à planete (arobase) reporterre.net, en spécifiant [courrier des lecteurs] dans l’objet. À bientôt !


Des bonnes nouvelles !

Je viens de lire votre article sur le futur aéroport de Cuzco et j’en ressors un peu plus lessivée. J’habite à côté de Sivens, je suis naturaliste amatrice, ici il fait 35 °C et pas une goutte d’eau prévue avant longtemps… Bref au fond de mon désespoir, je me suis dis si Reporterre pouvait faire un dossier ou thème « spécial bonnes nouvelles » ou « parfois, on gagne quand même », nous pourrions, nous lecteurs, les jours où le moral est dans les chaussettes, aller y puiser un peu de courage. Je souhaite encore vous remercier pour l’ampleur de votre travail.

Élisabeth

  • Reporterre — Oui, l’écologie, ce n’est pas que réchauffement climatique, grands projets inutiles et extinction de la biodiversité. Ce sont aussi des centaines d’initiatives alternatives et de luttes qui gagnent. Pour vous remonter le moral, n’hésitez pas à parcourir la rubrique Alternatives !

Fairphone, l’arnaque ?

Il y a quelques années (environ 3 ans), j’ai décidé d’acheter un Fairphone de la deuxième série produite. Notamment parce qu’il promettait d’être durable. Depuis quelque temps, ma batterie bat de l’aile, j’ai donc décidé d’en racheter une sur le site de Fairphone. Batterie indisponible.
En fouillant un peu, je me suis aperçu que la batterie n’est plus fabriquée... Pour des raisons qui n’ont pas l’air claires. On a l’impression de s’être fait avoir.

Fabrice

  • Reporterre — 29 juillet - Depuis la parution de cet édito des lecteurs, d’autres lecteurs ont réagi sur Facebook, et signalent que si les pièces pour le Fairphone 1 ne sont plus disponibles, elles sont disponibles pour le Fairphone 2. La compagnie s’en explique ici (en anglais) !

L’éolien industriel et les abeilles ne vont pas bien ensemble

Salarié chez Enercoop en charge de l’éolien, engagé dans de nombreuses initiatives pour la promotion et le développement des énergies renouvelables, je suis perplexe quant au choix de Reporterre de relayer ce genre de messages (tribune : L’éolien industriel et les abeilles ne vont pas bien ensemble).

Les milieux anti-éoliens sont souvent noyautés et financés par des individus de tout genre, dont beaucoup n’ont qu’une notion très « personnelle » de nos problématiques environnementales. Les scénarios alternatifs aux énergies fossiles et fissiles comme celui de négaWatt accordent une place centrale à l’éolien.

Qu’une opposition rationnelle à un projet en particulier soit mise avant si celle-ci se fait pour les bonnes raisons (impact environnemental trop important, démarche malhonnête du développeur, etc.), je le comprendrais bien, encore que cela devrait se faire à grands coups de pédagogie sur l’énergie éolienne, ce qui n’est malheureusement pas le cas. 

Alors, oui à une information transparente et documentée sur les problématiques environnementales, non au relais de « prises de position » venant renforcer les a priori simplistes auxquels sont déjà confrontés trop souvent ceux qui tentent de faire avancer la transition énergétique (et bien évidemment, citoyenne).

Nicolas


Je fais partie d’une association communale qui s’occupe des questions écologiques locales. Depuis peu, dans notre commune, il y a un projet éolien et une association anti-éoliennes. Cette association a relayé cet article et c’est ainsi que j’en ai pris connaissance.

Voici mes réactions, dans le contexte des réflexions de notre groupe d’« écolos » depuis l’arrivée du projet éolien dans notre commune périurbaine. Soit on implante quelques éoliennes dans des zones plutôt peuplées (comme chez nous, en Bretagne, avec son habitat dispersé) : peu de zones possibles (distance de 500 m aux habitations : donc pas de grands parcs), beaucoup de riverains qui s’inquiètent et d’autres qui s’impliquent… Soit on s’oriente vers des régions moins peuplées, désertifiées (par l’exode rural, par la monoculture intensive, etc.) où se précipitent des promoteurs de parcs dits industriels (par le nombre et la grandeur des machines).

Nos anti-éoliens locaux (des riverains de la zone possible) se déclarent favorables aux énergies renouvelables, mais aimeraient des éoliennes loin de chez eux… donc, en fait, des gros parcs « industriels » dans des régions moins peuplées ? Il n’est pas question de nier les impacts des éoliennes, mais plutôt de les étudier et de les mettre en perspective avec tous les autres impacts générés par nos modes de vie actuels

Dominique 

  • Reporterre — Merci d’alimenter le débat. On va lancer une grande enquête sur l’éolien, si tout va bien. En attendant, vous pouvez lire deux alternatives, en France et au Danemark, qui montrent que l’éolien, porté par des habitants et des collectivités, ça marche !

Le sujet de brevet de SVT, plus politique que biologique

Le sujet du brevet de SVT de cette année m’a mis mal à l’aise. Il y est demandé d’identifier et d’argumenter les objectifs relatifs à la transition énergétique pour la croissance verte. Le terme croissance verte est défini comme « une croissance économique respectueuse de l’environnement naturel ». Ceci est une définition économique et politique qui n’a aucune signification biologique. Dans le cadre de la biologie, on raisonne en termes de cycle ou d’équilibre et non de croissance.

Ce sujet est problématique, il me paraît traiter davantage de questions économiques et politiques que de biologie. Est-ce bien dans le cadre des SVT, est-ce le rôle d’un élève ?

Voici la réponse de l’inspecteur à ma remarque : « Les points que vous soulevez renvoient de fait à la définition du concept de développement durable tel qu’il a été acté par nos représentations nationales et même internationales. (…) Chacun est en droit d’avoir ses arguments et ses opinions dans ce domaine. Ce sont là des débats philosophiques, éthiques, mais aussi scientifiques légitimes. Pour autant, ce sujet et les documents qui le composent sont conformes aux préconisations des divers textes parus aux Bulletins officiels de l’éducation nationale dans ce domaine. Il n’est pas question bien sûr de porter des appréciations et jugements de valeur sur les idées que des élèves pourraient exprimer. Mais, d’évaluer la qualité de leur raisonnement à partir de la mise en relation de données. »

Gilles, professeur de SVT


Les défenseurs de la vie

Je me suis pris en otage,
Je ne redescendrai plus parmi vous
J’aurais honte d’être un humain
Je veux redevenir sauvage

Me souvenir du goût de la vie
Sentir mon cœur qui bat

Dans la rue ou sous les bombes,
On n’a pas choisi d’y aller
Leurs guerres, nos morts,
Leur richesse, notre misère

Les arbres comme les montagnes
sont découpés
Le ciel et la mer pollués

La corruption nous gouverne
L’intelligence collective est tue
Valls, Erdogan, Trump, Poutine,
Machisme, népotisme, virilisme,

Le quatrième pouvoir est soumis
Comme les trois autres
Comme nous le sommes tous

La compétition fait rage
Pour une place dans ce monde
Qui glisse vers l’abîme

Un autre monde est possible,
Nous sommes cet autre monde

Zad, Nuit debout, squats
En tous genres, nous reprenons l’espace
Nous reprenons nos vies

À Sivens comme ailleurs
Nous sommes des lanceurs
D’alerte. Les délinquants
Sont en col blanc

Nous ne nous laisserons plus dire
Fais comme-ci, fais comme ça

Nous ne laisserons pas nos frères
Et nos sœurs ; humains ou non
Être tués en vain, pour la croissance
Pour le profit de ceux qui ont tout

Alex, et les défenseurs de toute vie


L’impact des espèces invasives est-il vraiment négatif ?

Dans cette interview, la chercheuse [Audrey Muratet] explique que certaines espèces invasives pourraient avoir des effets positifs sur leur environnement, comme l’arbre aux papillons. Or si cet arbre recouvre rapidement la surface, il concurrence fortement les communautés locales en mobilisant les ressources au détriment des espèces qui la composent (nutriment et lumière). Quid des autres insectes qui n’ont pas la possibilité de se nourrir avec ce type de fleurs si l’invasion devient trop importante ?

Les écosystèmes sont des réseaux d’interactions entre de nombreuses espèces, l’arrivée d’espèces invasives perturbe presque immanquablement le fonctionnement de ces réseaux (d’ailleurs c’est la perturbation de ces réseaux par l’activité humaine qui les rend plus vulnérables aux invasions) avec de possibles réactions en cascade sur de nombreuses espèces des communautés locales. C’est une question de temps. Dire que la présence de ces espèces n’a aucun impact et pourrait même être positive est une erreur.

David


Vive le vélo !

Dans l’onglet des « thèmes » de votre site, à mon avis, il en manque un, et de taille… Je m’explique. Nous devons, massivement, transformer notre mode de vie, et une des actions possibles à mettre en œuvre assez rapidement serait de considérer le mode des transports individuels.

Face à l’automobile polluante, certaines villes d’Europe du Nord atteignent des taux de 50 % des déplacements à bicyclette. La municipalité de Nantes a amélioré les voies de circulation de ce mode de transport et les déplacements ont doublé pour arriver environ à 8 %.

Je pense que beaucoup de personnes qui travaillent pourraient choisir ce mode de transport en beaucoup plus grand nombre, pour peu qu’on les encourage à le faire, et des personnes encore dans la force de l’âge devraient pouvoir pédaler sans grands efforts. Pour l’anecdote, je cours vers mes 78 ans, et continue de pédaler à Nantes, avec une assistance électrique.
Merci encore pour votre action. J’ai très peur pour la planète…

Luc


La colère monte à Bordeaux contre le massacre d’une zone humide par un golf

Ce matin en faisant un footing matutinal, j’ai en effet traversé, comme souvent, le parc de l’Ermitage, à Lormont, en rêvant de forêt comestible, me réjouissant de croiser des figuiers, des pruniers sauvages. Puis, au milieu du parc, un panneau (il faut se déplacer loin dans le parc et tomber dessus), qui annonce un « centre balnéo-ludique », permis de construire déposé le 20 mai 2017, pour 2.773 mètres carrés. Une recherche sur Internet permet de voir que c’est la tête de pont d’un projet bien plus large, incluant complexe hôtelier, école d’ingénieurs, etc.

C’est sans doute inexorable, mais la discrétion avec laquelle ces choses-là sont faites me hérisse le poil.

Paul

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