États-Unis : l’écologiste tué par la police a été touché par 57 balles

Un mémorial en l'honneur de «Tortuguita» à Atlanta. - © Elijah Nouvelage / Reporterre
Un mémorial en l'honneur de «Tortuguita» à Atlanta. - © Elijah Nouvelage / Reporterre
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Monde Luttes Grands projets inutiles Libertés57 blessures par balle d’après le rapport d’autopsie de 19 pages. C’est ce que relaie le Guardian, concernant la mort de l’activiste environnemental Manuel Esteban Paez Teran, dit « Tortuguita » (la petite tortue) le 18 janvier 2023.
Cet homme de 26 ans luttait depuis l’été 2021 contre l’implantation de « Cop City » (la « Ville des flics »), un centre d’entraînement pour la police et des pompiers menaçant une forêt aux États-Unis. Selon l’État de Géorgie, il aurait tiré le premier lors d’un affrontement mortel avec la police.
Une version remise en question par l’autopsie : celle-ci, pratiquée par le comté de DeKalb, a été communiquée aux médias mercredi 19 avril à la suite d’une demande d’accès aux dossiers. Elle indique qu’« aucun résidu de poudre n’est visible sur les mains » ou sur les vêtements de Paez Terán, qui levait les mains lorsqu’il a été tué. Des résidus qui, lorsqu’ils sont présents peuvent indiquer que la personne aurait tiré avec une arme.
« Terrorisme domestique »
Sept opposants ont été arrêtés pour « terrorisme domestique » lors de cette même opération policière, et six autres lors de la manifestation qui a suivi. Au total, 23 personnes sont accusés de terrorisme domestique en lien avec l’opposition à « Cop City », un crime pouvant valoir une condamnation allant jusqu’à 35 ans de prison.
C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis que la police tire sur un militant écologiste et le tue alors qu’il manifestait.

Sur 35 hectares, le complexe à 90 millions de dollars abritera une mini-ville pour recréer des situations armées. La fondation pour la police d’Atlanta a présenté le centre comme une manière de « remonter le moral » des policiers après les importantes manifestations antiracistes de juin 2020.
Depuis novembre 2021, des occupants se sont installés dans la forêt. Des raids réguliers de la police visent à disperser les zadistes.