Valérie Pécresse consacre à peine 2 % du budget francilien à l’écologie, selon des élus

Valérie Pécresse en 2019. - Flickr/CC BY 2.0/Jacques Paquier
Valérie Pécresse en 2019. - Flickr/CC BY 2.0/Jacques Paquier
Les élus de la région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse, débattent, du 13 au 15 décembre, du budget 2022. Une enveloppe qui sera examinée à la loupe, comme un avant-goût du programme de Mme Pécresse si elle était élue à la présidence de la République. « Ce que je fais pour la région, je veux le faire pour la France », répète à l’envi la candidate.
Un budget « hors-sol », ont dénoncé les conseillers régionaux écologistes dans un communiqué. « Il ne répond pas à l’urgence climatique, il ignore l’urgence sociale, il oublie l’urgence sanitaire, ont-ils indiqué. Pour preuve, toutes les aides Covid ont disparu et le plan d’urgence santé Covid-19 n’est même pas reconduit à cette heure. La région ne jure que par la reprise, la compétitivité, l’attractivité. »
La région met notamment en avant d’importants investissements en matière de transition écologique. « Le seuil des 2,7 milliards d’euros sera franchi, lit-on dans le projet de budget. En 2022, c’est donc encore plus de 1 euro sur 2 qui sera dépensé dans des actions favorables à l’environnement. »
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— Région Île-de-France (@iledefrance) September 22, 2021
Sauf que ce montant « ne prend pas en compte tous les investissements de la région néfastes à l’environnement, comme des aides à des entreprises polluantes telles Aéroport de Paris, Thalès ou Air Liquide, nous indique le secrétariat du Pôle écologiste. En plus, ce montant comprend des mesures comme l’entretien de routes, qui peuvent être considérées comme anti-écologiques. »
« Une fois mis de côté les tours de passe-passe et les raccourcis, une fois isolés les financements qui n’ont un impact écologique qu’indirect et secondaire, une fois retiré l’ensemble des investissements “obligatoires” portés par les régions, combien très exactement consacrez-vous vraiment à la défense et à la préservation du vivant ? » a demandé la conseillère régionale écologiste Ghislaine Senée, lors de la séance du 13 décembre. Selon les élus écologistes, seuls 96 millions d’euros, soit 2 % du budget global, sont réellement favorables à l’environnement.
Des « dépenses directement et indirectement écocides »
Côté mobilité, la région annonce « l’acte 2 de la révolution des modes de transports » avec « un budget sans précédent de 1,9 milliard d’euros ». Une annonce qui laisse sceptique les élus écologistes : « L’exécutif régional avait annoncé la révolution des transports à son arrivée en 2016, expliquent-ils. Aujourd’hui, presque six ans plus tard, à part les dérapages financiers, les retards des chantiers, les transports toujours autant surchargés, la baisse du budget dédié à l’accessibilité des transports en commun, la dette d’IDF-Mobilités… Nous sommes extrêmement perplexes et inquiets pour l’avenir des transports franciliens. »
Lors de la séance du 13 décembre, Ghislaine Senée a ainsi mis en cause les prétentions écologiques de Mme Pécresse : « Depuis que vous êtes aux manettes de la région, les gaz à effet de serre continuent d’augmenter, la biodiversité continue de s’effondrer, a-t-elle dénoncé. Votre inaction, vos dépenses directement et indirectement écocides, vos choix politiques qui ont, entre autres, mis un coup d’arrêt à la programmation de la rénovation thermique des logements, toutes les économies dont vous vous targuez, vos réductions de personnel, vos transferts de compétences à des entreprises privées sans aucun suivi ni aucune conditionnalité environnementale et sociale, témoignent que votre projet est tout sauf ce “projet puissamment réformateur” que vous essayez de vendre. »