Inaction climatique : TotalÉnergies devant le tribunal

Les plaignants demandent à TotalÉnergies d'aligner sa stratégie sur l’Accord de Paris. - © P-O. C./ Reporterre
Les plaignants demandent à TotalÉnergies d'aligner sa stratégie sur l’Accord de Paris. - © P-O. C./ Reporterre
Durée de lecture : 2 minutes
Justice Pollutions PolitiqueTotalÉnergies rattrapé par ses détracteurs pour inaction climatique. Une audience a eu lieu le 31 mai au tribunal judiciaire de Paris. Ce moment marque une nouvelle étape de l’action en justice menée depuis plus de trois ans par seize collectivités territoriales, dont les villes de Paris et de New York, et six associations contre le géant pétrolier.
Concrètement, les plaignants demandent à la justice de contraindre TotalÉnergies à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et d’aligner sa stratégie sur l’Accord de Paris. Ceux-ci se basent sur le devoir de vigilance, en vigueur depuis 2017 : certaines multinationales, à l’instar de Total, ont désormais l’obligation légale de « prévenir les atteintes graves envers les droits humains, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement ».
La pression s’intensifie
C’était la première fois que TotalÉnergies devait comparaître devant un tribunal pour répondre de l’accusation d’inaction climatique. Lors de l’audience, la demande des associations a été jugée « déloyale » et « disproportionnée » par les avocats de la multinationale. Des accusations balayées par Me Sébastien Mabile, qui défend la coalition : « TotalÉnergies connaît le lien entre la crise climatique et ses produits depuis cinquante ans : on ne peut pas leur laisser encore quelques mois ou décennies pour s’aligner, un jour peut-être, sur l’Accord de Paris », a-t-il dénoncé.
La décision à la suite de l’audience est attendue le 6 juillet. Cependant, le jugement sur le fond de l’affaire n’est prévu que pour 2024, voire 2025. En attendant les conclusions, l’avocat des ONG, François de Cambiaire, espère une suspension des « nouveaux projets de développement des énergies fossiles » de la firme.
La pression tant juridique que sociale s’intensifie contre la major pétrogazière. À Paris, des activistes ont bloqué l’Assemblée générale de Total le 26 mai. Une action fortement réprimée.