Jusqu’à la fin de l’année, nous ne mangerons plus de poisson français

La France pêche ou élève moins d'un tiers des poissons et fruits de mer qu'elle consomme. - Unsplash / catrina farrell
La France pêche ou élève moins d'un tiers des poissons et fruits de mer qu'elle consomme. - Unsplash / catrina farrell
C’est l’arête qui ne passe pas. Si les Français n’avaient consommé que des produits de la mer pêchés ou élevés en France depuis le 1ᵉʳ janvier, le 23 avril signerait alors le dernier jour de l’année où il serait possible de s’en procurer. Ce jour théorique de la dépendance au poisson importé, calculé par l’ONG Aquaculture Stewardship Council (ASC), intervient 20 jours plus tôt qu’il y a 11 ans.
La France est le 5ᵉ plus gros importateur de produits de la mer au monde. Autrement dit, l’Hexagone produit seulement 30,8 % de sa consommation de poissons et crustacés. Ramené à une année, cela signifie que notre autonomie halieutique prend fin le 23 avril.
182 000 tonnes de saumons importées chaque année
En cause, nos goûts alimentaires. Le saumon, le thon et la crevette restent les produits de la mer préférés des Français… des espèces qui ne nagent pas en masse le long de nos côtes.
Ainsi, « chaque année, la France importe 182 000 tonnes de saumons, 140 000 tonnes de thons et 114 000 tonnes de crevettes », indique l’ONG. L’Union européenne fait venir plus de la moitié des poissons qu’elle consomme d’Asie, d’Afrique et d’autres pays du Sud, mettant en péril l’économie de nombreuses communautés locales, dépendantes de la pêche pour leur survie.
Afin de réduire cette dépendance alimentaire sans accentuer la surpêche, l’ONG promeut une aquaculture « plus respectueuse de l’environnement et des droits humains ». Rejets de phosphore et d’azote, farine animale pour nourrir les poissons : l’élevage aquacole pose en effet de nombreux problèmes écologiques.