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L’Europe impose ses frites surgelées à la Colombie

L’Union européenne et la Colombie sont parvenues à un accord commercial dans le cadre d’une « guerre des frites ».

L’Europe pourra exporter sans peine des frites en Colombie. « Il s’agit d’une grande victoire pour les exportateurs européens de frites. » Le 21 décembre, le commissaire européen en charge du commerce s’est félicité d’une décision rendue le même jour par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’Union européenne (UE) et la Colombie sont parvenues à un accord commercial dans le cadre d’une « guerre des frites ».

En effet, l’État colombien imposait depuis 2018 des droits antidumping (8 % de taxe douanière selon Ouest-France) sur les frites surgelées provenant d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas. Une mesure décriée par l’UE, voyant dans ces droits de douane un gros manque à gagner : le commissaire a indiqué que les exportations de frites des producteurs européens vers la Colombie représentaient « plus de 20 millions d’euros ». D’après l’AFP, il s’est en outre réjoui d’une « victoire » considérable pour le multilatéralisme commercial.

Les frites transportées à 10 000 kilomètres de l’Europe

On peut cependant s’interroger sur le bien-fondé écologique d’une telle mesure : a-t-on vraiment besoin d’exporter des frites surgelées européennes dans un pays situé à près de 10 000 kilomètres de l’Europe ? D’autant que, selon l’Express, la Colombie « compte un peu plus de 60 variétés natives de pommes de terre, et environ 30 variétés commerciales »… En effet, comme le rappelle AOC,« nous ne mangerions pas de pommes de terre en Europe si les populations andines d’Amérique du Sud ne les avaient cultivées depuis plus de 8 000 ans ». Et l’auteur de cet article d’ajouter : « Le commerce des frites surgelées résume parfaitement ce qu’est capitalisme mondialisé. »

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