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L’Europe saisie contre l’industrialisation de la forêt française

Coupes rases dans le Morvan.

L’Europe sauvera-t-elle les forêts françaises ? L’association Canopée a saisi la Commission européenne, mardi 10 mai, « à propos des dérives du plan français de plantations d’arbres ». Selon elle, la promesse de Macron de planter 140 millions d’arbres pourrait conduire à la destruction de 46 000 hectares de forêts en bonne santé. En effet, comme l’avait raconté Reporterre, le volet forestier du plan de relance post Covid risque fort d’accélérer les coupes rases — l’abattage de l’ensemble des arbres d’une parcelle — et la plantation de monocultures de résineux. Pour Canopée, ce plan, financé à hauteur de 40 % par l’Union européenne, n’est donc pas compatible « avec les objectifs européens de préservation de la biodiversité et de lutte contre les changements climatiques ».

« 87 % des projets financés fin 2021 impliquent des coupes rases »

« Le plan de relance français, adopté en 2020, est censé garantir qu’aucune mesure ne cause de préjudice important aux objectifs environnementaux », a rappelé l’association dans un communiqué. Or les premiers financements accordés par le gouvernement français « ont déjà eu de nombreux impacts néfastes ». En particulier, « 87 % des projets financés fin 2021 par le plan de relance impliquent des coupes rases », dont on connaît l’impact dévastateur sur la biodiversité et le climat. Autre aberration, « avec un peu plus de 6 000 hectares, le [pin] douglas est l’arbre le plus planté alors que cet arbre n’est pas particulièrement bien adapté au changement climatique ».

Canopée a demandé à la Commission européenne de suspendre ses soutiens à la France « tant que le gouvernement n’aura pas intégrer de solides critères environnementaux dans sa politique forestière ».

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