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En brefAgriculture

L’élevage industriel étasunien, cause de la prochaine pandémie ?

Les États-Unis importent des animaux sauvages le plus souvent sans que des contrôles sanitaires ou des tests de maladie ne soient réalisés.

L’élevage industriel et le commerce d’animaux aux États-Unis représentent un « risque sérieux de [déclencher de] futures pandémies, et le gouvernement américain n’a pas de stratégie globale pour faire face à ces menaces ». C’est le message d’alerte lancé par un rapport, publié le 6 juillet par des chercheurs étasuniens de la Harvard Law School et de l’université de New York.

Cette analyse est la première à dresser un panorama exhaustif des réseaux industriels d’exploitation animale susceptibles de déclencher des zoonoses aux États-Unis, d’après leurs auteurs. Ils ont étudié trente-six filières industrielles différentes, comprenant les principales filières d’élevage intensif, le commerce d’animaux exotiques, la chasse ou les flux d’animaux générés par les zoos. Avec plusieurs constats à la clé, dont celui-ci : plus de 220 millions d’animaux sauvages sont importés chaque année aux États-Unis [1], ce qui en fait le plus gros importateur du monde en la matière, le plus souvent sans que des contrôles sanitaires ou des tests de maladie ne soient réalisés.

Le pays est également l’un des plus gros éleveurs industriels, avec plus de 10 milliards de têtes de bétail élevées chaque année. Là aussi, avec de sérieuses failles sanitaires : « Les inspections des abattoirs sont superficielles, chaque inspecteur étant chargé d’examiner plus de 600 animaux par heure à la recherche de signes de maladie », pointe le communiqué de presse de Harvard.

Les États-Unis sont notamment l’un des plus gros éleveurs de volaille et de porcs, deux espèces susceptibles de développer des virus grippaux parmi les plus à même de provoquer des pandémies humaines, soulignent les scientifiques. Mais les politiques sanitaires sont menées la plupart du temps en réaction, après le déclenchement des pandémies, déplorent-ils, tandis que les régulations en amont sont trop faibles, voire inexistantes. « La prochaine pandémie pourrait être bien pire [que le Covid-19] et pourrait survenir plus tôt qu’on ne le pense. Les enjeux sont tout simplement trop importants pour que le problème soit ignoré », prévient Ann Linder, de la Brooks McCormick Jr. Animal Law & Policy Program, à la Harvard Law School, et l’une des autrices principales du rapport.

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