L’été n’a pas commencé que la planète suffoque déjà

Au Bangladesh, début juin. Plusieurs régions du monde sont frappées de phénomènes climatiques extrêmes. - © Munir uz zaman / AFP
Au Bangladesh, début juin. Plusieurs régions du monde sont frappées de phénomènes climatiques extrêmes. - © Munir uz zaman / AFP
Les températures moyennes mondiales relevées début juin ont été les plus chaudes jamais enregistrées à cette période, selon le service européen Copernicus jeudi 15 juin. Des records alimentés par le phénomène El Niño, qui vient de démarrer, sur fond de changement climatique provoqué par les activités humaines.
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Si Copernicus ne précise pas la valeur de ces températures, il indique qu’elles ont dépassé d’au moins 1,5 °C la température quotidienne moyenne à l’ère pré-industrielle entre le 7 et le 11 juin, et même d’1,69 °C le 9 juin. Pour rappel, l’Accord de Paris, conclu en 2015 lors de la COP21, promettait de limiter le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C » par rapport à l’ère pré-industrielle, et d’essayer de le contenir sous la barre du 1,5 °C.
Cette synthèse intervient alors que plusieurs régions du monde sont frappées de phénomènes climatiques extrêmes. Vendredi 16 juin, le record de température pour une mi-juin a été battu à Pékin en Chine, avec un mercure atteignant 39,4 °C. La Sibérie connaît, elle aussi, des températures records : 38,3 °C le 3 juin à Kourgan, à l’est de Moscou. Depuis plusieurs semaines, des feux incontrôlables ont anéanti plus de 4,6 millions d’hectares de forêts canadiennes sur fond de sécheresse. En France, malgré les pluies du mois de mai, plus des trois quarts des nappes phréatiques sont trop basses.
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C’est dans ce contexte terrifiant que le sommet de Bonn pour le climat s’est achevé, en Allemagne, jeudi 15 juin. Pourtant, les négociations ont patiné, comme l’a expliqué Gaïa Febvre, du Réseau Action Climat, à Reporterre. « Les politiques actuelles conduisent le monde vers un réchauffement de +2,8 °C d’ici la fin du siècle. Cela annonce une catastrophe. Pourtant, la réponse collective est pitoyable », a déploré quant à lui le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’issue de ce rendez-vous raté.