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Monde

La Californie ravagée par les incendies, 240.000 personnes évacuées

« Le changement climatique est une réalité. Si vous n’y croyez pas, venez en Californie. »

En Californie, en proie à certains des pires incendies de son histoire, près de 240.000 personnes ont été forcées d’évacuer leur domicile. Ces incendies ont été déclenchés par une dizaine de milliers d’éclairs, alimentés par des températures records et une faible humidité. Selon les autorités, au moins cinq personnes auraient perdu la vie.

Une vingtaine de foyers majeurs étaient encore en activité dimanche, dont le « LNU Lightning Complex » et le « SCU Lightning Complex », respectivement au nord et au sud-est de San Francisco.

Le « LNU Lightning Complex », au nord de San Francisco, est le deuxième incendie le plus dévastateur de l’histoire de la Californie, avec plus de 138.000 hectares détruits. Il menace notamment les vignes des comtés de Napa et de Sonoma, déjà exposés à de pareils incendies au cours des dernières années.

Au sud-est de San Francisco, un autre brasier, le « SCU Lightning Complex », non loin de San Jose, a déjà réduit en cendres plus de 137.000 hectares, favorisé par la chaleur sèche qui règne à l’intérieur des terres. Dimanche matin, il n’était contenu qu’à 10 %.

Les parcs naturels alentours ont été ravagés. Le parc de Big Basin Redwoods, où se trouvent des séquoias géants âgés de plus de 500 ans pour certains, a annoncé qu’il avait été « gravement touché ».

Les quelque 14.000 pompiers de Californie à pied d’œuvre ont reçu, ces dernières heures, le renfort d’hommes et de matériel venus de plusieurs États américains, notamment l’Oregon, le Texas, l’Arizona ou le Nouveau-Mexique, a annoncé dimanche Daniel Berlant, porte-parole de l’agence californienne de protection contre les incendies, CalFire.

Les risques d’infection au nouveau coronavirus ont poussé les centaines de milliers de personnes évacuées à trouver refuge dans des parkings ou au bord de plages plutôt que dans les centres d’hébergement proposés par les autorités. Dans la ville côtière de Santa Cruz, les autorités ont demandé aux touristes de rentrer chez eux afin de proposer des lits d’hôtel aux personnes fuyant les flammes.

Lors d’un point presse, samedi matin 22 août, les autorités du comté de Santa Cruz ont indiqué que des conditions météorologiques plus favorables avaient permis aux pompiers de mieux contenir le feu et de protéger des habitations. Mais le répit n’a été que de courte durée, car depuis, le service de prévision météo national, le National Weather Service (NWS), a enregistré des rafales de vent pouvant aller jusqu’à plus de 100 km/h, de nature à accélérer la progression des flammes.

Autre facteur de risque, de nouveaux orages sont attendus jusqu’à mardi, le NWS prévenant que « la foudre allait probablement démarrer de nouveaux feux dans la région, y compris dans des zones reculées ».

Dans un discours à la convention démocrate jeudi 20 août, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a insisté sur le lien de causalité direct entre le changement climatique - l’altération durable du climat de la Terre imputable aux émissions de gaz à effet de serre humaines - et ces incendies. « Le changement climatique est une réalité, a-t-il assuré. Si vous n’y croyez pas, venez en Californie. » La Californie a recensé le 16 août ce qui pourrait être la troisième température la plus chaude jamais enregistrée sur Terre : 54,4 °C dans la Vallée de la Mort.

Les feux en Californie, qui survenaient habituellement entre août et novembre, sont devenus plus fréquents et plus importants en Californie au cours des dernières années. L’incendie le plus meurtrier de l’histoire de la Californie, surnommé « Camp Fire », a eu lieu en novembre 2018 dans le nord de l’Etat. Il avait fait 86 morts.

Les fumées d’incendie ont aussi entraîné des alertes à la pollution de l’air, notamment dans la baie de San Francisco. Les services météorologiques américains s’attendaient à ce que le ciel reste « brumeux et enfumé », au moins « à court terme ».

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