La baisse de la consommation électrique remet en cause les prévisions

La centrale nucléaire de Golfech au bord de la Garonne. - © Lionel Bonaventure/AFP
La centrale nucléaire de Golfech au bord de la Garonne. - © Lionel Bonaventure/AFP
Durée de lecture : 2 minutes
Énergie NucléaireBonne nouvelle : la consommation d’électricité diminue. Selon l’association Agir pour l’environnement, depuis le 1er septembre, la consommation électrique de la France a chuté de 7,35 % par rapport à la même période de septembre-octobre en 2021. Cette baisse atteint même 8,94 % si on compare avec la moyenne de consommation des dix dernières années. Pour aboutir à ce constat, l’association s’est appuyée sur l’analyse de 29 050 données brutes extraites du site de Réseau de transport de l’électricité (RTE).
Interrogé par Reporterre, RTE précise qu’en septembre 2022, la consommation est en retrait surtout du fait de l’industrie et du coût de l’énergie ; en octobre, la météo particulièrement chaude a retardé l’allumage de nombreux chauffages.

« Cette baisse historique de la consommation électrique hexagonale invalide les hypothèses largement surestimées sur lesquelles EDF s’appuie pour justifier les six EPR2 que la multinationale souhaite construire en France », affirme Agir pour l’environnement dans son communiqué de presse. EDF projette en effet une augmentation d’environ 28 % de la consommation électrique française d’ici à 2050.
Pourtant, « sous l’effet du renchérissement des coûts énergétiques », l’ONG constate une stagnation de la consommation électrique depuis une quinzaine d’années et même une chute depuis septembre 2021. « Cette baisse est d’autant plus notable qu’elle ne repose que sur des appels au civisme du gouvernement sans mesures structurelles qu’Agir pour l’environnement appelle de ses vœux. »
Cette étude intervient alors que le débat public sur l’opportunité de construire six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 en France commence ce 27 octobre à Dieppe jusqu’au 27 février 2023.
Agir pour l’environnement appelle la Commission nationale du débat public (CNDP) à conduire une évaluation indépendante des hypothèses de consommation électrique à moyen et long terme. « La France ne peut faire le choix atomique sur la base d’hypothèses de consommation qui ne résistent pas à l’analyse », alerte l’association.