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En brefClimat

La désintégration des calottes glaciaires pourrait devenir incontrôlable

Le glacier d'Apusiaajik, au Groenland.

Depuis le début du XXIᵉ siècle, les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique ont perdu plus de 500 milliards de tonnes… soit six piscines olympiques chaque seconde pendant 8 451 jours. Publiée le 14 février dans la revue Nature Communication, une étude démontre que la contribution de ces étendues blanches à la montée du niveau des océans a été sous-estimée. Jusqu’à présent, les modèles climatiques s’appuyaient exclusivement sur l’effet de la hausse des températures de l’air sur la glace. Seulement, cette méthode négligeait les interactions complexes qu’entretiennent l’atmosphère, les calottes et les océans.

Basés en Corée du Sud, à Hawaï et en Australie, les chercheurs ont donc mis à jour les estimations de l’élévation du niveau des mers, engendrée par les calottes, d’ici 2150. Résultat : si les politiques climatiques actuelles restaient de marbre, la fonte de celles-ci entraînerait une hausse de 50 cm du niveau des eaux. Dans l’hypothèse d’un futur plus noir encore, avec une aggravation des émissions de gaz à effet de serre, ce chiffre grimperait à 1,40 m. Des calculs réalisés en fonction des différents scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

Désintégration incontrôlable

Et ce n’est pas tout. L’étude révèle par ailleurs que pourrait survenir une désintégration incontrôlable de ces calottes glaciaires. Les scientifiques avaient déjà établi depuis longtemps que celle-ci pouvait causer à long terme une élévation de 13 mètres du niveau des océans. Ils savaient aussi qu’existent des « points de bascule », c’est-à-dire des seuils à partir desquels la destruction totale de ces étendues de glace serait inévitable.

Toutefois, l’identification précise des températures associées à ce phénomène n’avaient jamais été calculées. Ils démontrent aujourd’hui qu’elle surviendrait avec un demi-degré de réchauffement supplémentaire du climat. Rappelons que pour l’heure, les températures ont déjà grimpé de 1,2 °C sur la planète, comparées à l’ère préindustrielle.

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