La réunion sur l’Antarctique échoue à protéger les manchots empereurs

Des manchots empereurs en Antarctique. - CC BY-SA 3.0 / Dbush / Wikimedia Commons
Des manchots empereurs en Antarctique. - CC BY-SA 3.0 / Dbush / Wikimedia Commons
La réunion consultative du traité sur l’Antarctique (RCTA) n’a abouti à aucune mesure de protection des manchots empereurs, alors que cette espèce risque de disparaître totalement d’ici 2100. Lors de cette 44ᵉ réunion de discussions menées du 23 mai au 2 juin à Berlin, le Royaume-Uni avait proposé de désigner les manchots empereurs comme espèce spécialement protégée. Cette mesure n’a pu être adoptée, malgré le soutien de nombreux États. La Chine a souhaité que de plus amples recherches soient menées sur ce qui menace cette espèce. Depuis la ratification du traité en 1959, 54 parties consultatives et non consultatives s’organisent en groupes de travail, afin de prendre des décisions relatives à la politique, aux institutions, aux juridictions, aux sciences, aux opérations ainsi qu’au tourisme.
Présente lors des discussions, la Coalition pour l’Antarctique et l’océan Austral (ASOC), est déçue. En effet, les manchots empereurs ne sont pas les seuls à ne pas pouvoir être protégés. Que ce soit pour désigner de nouvelles zones spécialement protégées de l’Antarctique (ASPA) pour préserver la biodiversité, ou bien pour créer un plan d’action visant à protéger les espèces et les habitats de la région, aucune des propositions n’a pu aboutir à une nouvelle réforme. « Bien que les montagnes Sør Rondane, la Terre de la Reine Maud, ou encore l’Est de l’Antarctique aient été reconnus comme nécessitant une protection, elles n’ont pu recevoir aucun statut, car la proposition doit encore être revue par un groupe d’experts. Elle pourrait ainsi être approuvée l’an prochain », dit Claire Christian, directrice générale de la coalition.
Concernant la régulation du tourisme en Antarctique, les pays membres de la réunion consultative ont adopté une résolution s’opposant à certains types d’infrastructures touristiques permanentes. « Ce n’est pas suffisant mais c’est déjà une avancée vers une véritable protection de l’Antarctique », espère Claire Christian. « Les États ne pourront plus faire construire des infrastructures telles que des hôtels, des porte-avions… mais chaque pays peut interpréter ce traité comme bon lui semble. Pour aller plus loin, il serait nécessaire de mettre en place une loi universelle interdisant véritablement ce genre de pratiques en Antarctique », ajoute-t-elle. L’Association internationale des voyagistes antarctiques (IAATO) s’attend par ailleurs à 106 006 touristes dans la région pour la saison 2022-2023, alors qu’ils étaient 74 401 lors de la saison 2019-2020.