Le conseil régional du Centre-Val de Loire refuse le projet d’une piscine de stockage de déchets radioactifs

Les élus régionaux du Centre-Val de Loire ont adopté un voeu : « Non à la création d’une piscine centralisée d’entreposage des déchets nucléaires en région Centre-Val de Loire ». Le vote a eu lieu jeudi 22 février à l’occasion de l’assemblée plénière du conseil régional Centre Val de Loire.
« Notre région, aujourd’hui la plus nucléarisée de France avec quatre centrales nucléaires implantées sur son territoire, porte l’effort le plus important en France pour la place faite au nucléaire. Il est donc inacceptable d’ajouter à la présence d’un pôle national de stockage des déchets radioactifs. Nous ne saurions accepter qu’un tel projet soit porté au plan national sans qu’aucune analyse des impacts socio-économiques, de sécurité et de risque sanitaire ne soit menée au plan local, avec les élus comme avec les populations. Au-delà, notre région, fortement impliquée dans la diversification de ses sources de production d’énergie, ne pourrait accepter de voir ses efforts anéantis par une décision nationale totalement arbitraire et à contresens des intérêts locaux », lit-on dans le document présenté à l’assemblée par le président de région François Bonneau (Parti socialiste — PS).
En l’adoptant, les élus régionaux ont indiqué qu’ils soutenaient le président de région dans son « refus catégorique » du projet de piscine, et ont demandé à être reçus « dans les meilleurs délais » par le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, à disposer « sans délai de toutes les informations relatives à ce dossier » de la part de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et d’EDF, et ont sollicité le soutien des collectivités locales pour que ce projet, s’il était confirmé, soit « immédiatement stoppé » et « qu’un débat national sur ce sujet soit engagé sans délai ».
Plus précisément, ce voeu a reçu les votes favorables du groupe majoritaire socialistes, radicaux et démocrates (SRD) et de Laurence Renier, Dominique Cotillon-Dupoux, Christine Fauquet et Jacques Chevtchenko de l’Union de la droite et du centre (UDC). Il a été rejeté par les élus écologistes (qui avait proposé un amendement qui a été rejeté) et par ceux du Front national (FN). Louis Cosyns, élu UDC, s’est abstenu.
Le 13 février, Reporterre avait révélé qu’une « piscine d’entreposage centralisé des combustibles nucléaires usés » était en projet à la centrale de Belleville-sur-Loire (Cher). D’une capacité de 6.000 à 8.000 tonnes de combustible irradié, elle est censée accueillir prioritairement du MOx, une matière radioactive brûlante et ultra-dangereuse du fait de sa concentration en plutonium. L’ASN, EDF et la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), une administration du ministère de la Transition écologique et solidaire, n’avaient pas répondu à nos questions sur ce projet malgré plusieurs relances et avaient préféré garder cette information secrète.
- Source : Reporterre
- Photo : La centrale de Belleville-sur-Loire (Christophe Finot, Wikipedia)
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