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Le glyphosate va être réautorisé pour dix ans dans l’Union européenne

La France s’est abstenue lors des deux votes des États membres.

Faute d’accord entre les États européens, le glyphosate va être réautorisé pour dix ans au sein de l’Union européenne (UE). La décision a été annoncée le 16 novembre par la Commission européenne.

Le suspens durait depuis le mois de septembre, lorsque la Commission avait proposé cette durée de dix ans pour la réautorisation de l’utilisation dans l’agriculture de cette substance active du Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde. Les États membres de l’UE avaient ensuite la charge de voter sur cette proposition. Ils ont tenté de se mettre d’accord, en vain, en octobre puis le 16 novembre. Or, en l’absence de majorité qualifiée, la décision revenait ensuite légalement à la Commission.

La France s’est abstenue lors des deux votes des États membres. Paris justifiait son abstention par sa volonté de réduire l’usage du pesticide controversé, sans pour autant vouloir l’interdire totalement. L’idée était notamment de prohiber le pesticide controversé dans les cas « pour lesquels il existe des alternatives non chimiques pouvant être mises en œuvre sans inconvénients économiques ou pratiques majeurs », comme c’est déjà le cas en France dans les cimetières et les voies SNCF, précise Libération.

« On peut penser que la France s’est abstenue lors du vote aujourd’hui, comme annoncé par la voix de son ministre de l’Agriculture Marc Fesneau mardi sur France info ; ce qui équivaut de fait à un “Oui à la ré-autorisation”. [...] Cette position est une trahison, sans surprise, de la promesse faite par le président de la République en 2017 », ont réagi les ONG foodwatch et Générations futures. Elles préviennent que « les organisations de la société civile n’excluent pas un recours en justice au niveau européen ».

Néfaste pour la santé et les écosystèmes

Les polémiques autour du glyphosate durent depuis de nombreuses années. Emmanuel Macron avait promis dès 2017 de l’interdire « au plus tard » en 2021, avant de revenir sur son engagement. Ce produit, véritable clé de voûte de tout le système agroindustriel, est suspecté par de nombreuses études scientifiques d’être néfaste pour la santé humaine et pour les écosystèmes.

Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) l’avait classé cancérogène probable dès 2015, mais les principales agences sanitaires mondiales continuent de le juger suffisamment inoffensif pour être réautorisé. L’Autorité européenne de sécurité des aliments avait encore émis un avis favorable en juillet dernier, avant de reconnaître elle-même des défaillances dans sa méthodologie d’analyse.

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