Le journaliste Taha Bouhafs brutalisé et arrêté alors qu’il couvrait une manifestation

Taha Bouhafs, un des journalistes de Là-bas si j’y suis, a été arrêté mardi 11 juin, à 17 heures, et placé en garde à vue au commissariat d’Alfortville (Val-de-Marne) alors qu’il couvrait une manifestation de sans-papiers. Mercredi 12, dans l’après-midi, il n’était toujours pas sorti. Il a été interpellé pour outrage et rébellion.
La scène a eu lieu devant les locaux de Chronopost d’Alfortville. Des travailleurs sans papier s’étaient mis en grève pour obtenir leur régularisation avec le soutien du syndicat Sud-PTT. La situation s’est tendue lorsqu’ils ont tenté d’installer des tentes dans les locaux de Chronopost malgré la pression des vigiles. Une trentaine de policiers de la BAC sont alors arrivés sur place. Ils ont interpellé Taha Bouhaf et un militant, qui ont été plaqués au sol, face contre terre, et menottés.
Dans une vidéo publiée sur Twitter, on peut voir les policiers en civil mener le journaliste jusqu’à un véhicule gris afin de l’emmener au commissariat. « Ils m’ont déboîté l’épaule, se plaint l’interpellé. Ils me l’ont vraiment déboîtée », répète-t-il.
🚨Voici la vidéo suite à l’interpellation de @T_Bouhafs
Désolé, j’ai dû flouter beaucoup de passages pour pas avoir de soucis...
On voit sur cette vidéo Taha se plaindre d’avoir l’épaule déboitée 😔 pic.twitter.com/O18qttqxnK
— David Guiraud (@GuiraudInd) 11 juin 2019
Le site de presse en ligne Là-bas si j’y suis dénonce dans un communiqué « les violences des fonctionnaires de police » et rappelle que « Taha Bouhafs a filmé l’intégralité de la scène. Toute suppression de cet enregistrement serait bien évidemment le fait volontaire de fonctionnaires de police. Tout au long de son interpellation, Taha Bouhafs a fait état de sa qualité de journaliste en exercice. »
Là bas si j’y suis appelle à un rassemblement ce soir, mercredi 12 juin, à 18 h devant le commissariat d’Alfortville pour « défendre la liberté de la presse ».
Le journaliste Taha Bouhafs est notamment connu pour avoir filmé Alexandre Benalla, le collaborateur d’Emmanuel Macron, frappant des manifestants le 1e mai 2018.
- Source : Reporterre avec communiqué du site Là bas si j’y suis
- Photo : Twitter de Taha Bouhafs