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Le racisme nuit à la santé des populations issues des minorités

«Blouses blanches pour les vies noires» : des médecins et infirmiers participaient aux manifestations qui ont suivi la mort de George Floyd, en rappelant les écarts d'espérance de vie causés par l'inéquité raciale.

« Le racisme est profondément et systématiquement ancré dans nos sociétés ». À tel point qu’« il limite les opportunités de vie et la qualité des soins reçus par les groupes ethniques minoritaires dans le monde », dénonce la revue médicale The Lancet. Dans un numéro spécial, publié le 10 décembre à l’occasion de la Journée des droits de l’Homme, le journal examine les effets du racisme, de la xénophobie et de la discrimination sur la santé des personnes issues de minorités ethniques, au travers de quatre exemples. Ceux-ci révèlent l’existence de préjugés raciaux dans les soins apportés aux patients et de disparités raciales dans les résultats et les traitements proposés.

Dans les pays riches, les femmes noires présentent des complications périnatales systématiquement plus fréquentes que les femmes blanches. Et ce, dans toutes les régions du monde, selon une étude portant sur 2 millions de grossesses. Une équipe étasunienne révèle également que la couleur de peau est associée à la probabilité de se voir déconseillé la résection [1] d’une des quatre tumeurs cérébrales les plus courantes. La décision clinique de ne pas tenter l’opération étant plus fréquente pour les personnes noires.

Détresse psychologique et discrimination structurelle

Deux autres articles exposent des disparités de santé liées à l’appartenance ethnique : une méta-analyse brésilienne montre que les peuples indigènes autochtones disposent d’une moindre santé cardiovasculaire et une étude australienne que la discrimination raciale a un effet délétère sur la santé mentale des adultes aborigènes du détroit de Torres (Australie). Environ 31 % des adultes autochtones éprouvent une détresse psychologique élevée à très élevée, contre 13 % des adultes non autochtones. « Près de la moitié de cet écart peut être dû à la discrimination raciale quotidienne », soulignent les auteurs.

Ces inégalités de santé sont également entretenues par des difficultés structurelles. Ainsi, des chercheurs britanniques soulignent qu’il existe des préjugés raciaux dans l’attribution des fonds de recherche. Leurs collègues étasuniens remarquent que la diversité ne garantit pas l’inclusivité : dans les soins de santé, le personnel issu de minorités ethniques est moins susceptible d’accéder à des postes de direction. Des chercheurs canadiens et sud-africains dénoncent enfin une sorte de « suprématie blanche » dans les formations médicales, qui jouent sur la capacité des futurs médecins à diagnostiquer et traiter des patients de groupes ethniques minoritaires.

« Le racisme est un problème de santé. La haine est un problème de santé. La xénophobie est un problème de santé. Nos sociétés structurellement racistes sont dangereuses pour trop de communautés, de familles et d’individus », conclut le rédacteur en chef du Lancet, Richard Horton, appelant à mieux prendre en compte ce phénomène pour y remédier.

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