Les algues elles aussi menacées par l’acidification des océans

Du varech vésiculeux sur les rochers côtiers près du fjord de Lyngen, en Norvège, en 2015. - Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0/Ximonic (Simo Räsänen)
Du varech vésiculeux sur les rochers côtiers près du fjord de Lyngen, en Norvège, en 2015. - Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0/Ximonic (Simo Räsänen)
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Les algues fleuriront-elles encore les mers à la fin du siècle ? Dans une étude publiée le 25 septembre dans la revue Current Biology, une équipe de scientifiques suédois alerte sur les conséquences de l’acidification de l’océan sur une espèce d’algues brunes commune dans les eaux de la mer du Nord, de la Baltique, ainsi que dans les océans Atlantique et Pacifique. Cet habitat, essentiel à la survie de nombreuses espèces marines, pourrait être fragilisé, voire décimé, par l’augmentation de l’acidité de l’eau de mer.
Environ 25 % du dioxyde de carbone (CO2) émis dans l’atmosphère par les activités humaines est absorbé par l’océan. Les réactions chimiques entraînées par sa dissolution diminuent le pH de l’eau de mer, qui devient plus acide. En moins de 200 ans, l’acidité des océans a déjà augmenté de 30 %. Les scientifiques s’attendent à ce que cette acidification triple d’ici la fin du siècle.
Les conséquences catastrophiques de ce processus sur les organismes à coquille ou squelette calcaire — qui les verront se dissoudre — sont connues depuis plusieurs années. On apprend, avec cette étude, que les algues pourraient elles aussi en pâtir.
Afin de parvenir à cette conclusion, les chercheurs suédois ont exposé en laboratoire du varech vésiculeux (Fucus vesiculosus) à un taux de CO2 dissous équivalent à celui attendu à la fin du siècle. L’expérience a duré 90 jours. Résultats : si la photosynthèse de cette algue brune était plus efficace, ses tissus se sont révélés moins denses, sa structure plus poreuse et ses niveaux de calcium et de magnésium moins élevés. Les échantillons cassaient également plus facilement et mouraient plus souvent.
Selon les chercheurs, ces conséquences « pourraient avoir des effets dramatiques sur les écosystèmes côtiers » dans leur ensemble. Elles pourraient « mener à un déclin global de la couverture algaire, avec des conséquences négatives sur les organismes qui en dépendent pour se nourrir et se réfugier ».