Les nappes phréatiques trop basses, malgré la pluie

Canal de Garonne asséché à Castets-en-Dorthe (Gironde, France), en 2010. - Wikimedia / Henry Salomé /
Canal de Garonne asséché à Castets-en-Dorthe (Gironde, France), en 2010. - Wikimedia / Henry Salomé /
« Plus des trois quarts des nappes restent sous les normales mensuelles, avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas », alerte le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans son bulletin mensuel de situation hydrogéologique. En cause : une recharge des nappes retardée à l’automne par des sols très secs et une végétation active longtemps — qui pompe donc l’eau —, ainsi que des précipitations « très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 ».
Un État favorable dans le massif armoricain, l’Alsace Nord, la Bourgogne Franche-Comté
La situation n’est guère plus favorable qu’en septembre, où le BRGM alertait déjà sur une situation critique. À cette date, seules les nappes du Grand-Est avaient commencé à se recharger, grâce à la pluie. Il a fallu attendre novembre, voire décembre, pour le reste du territoire. Le littoral de la Manche et de la Bretagne, où il a beaucoup plu ces dernières semaines, rattrape tout juste leur retard. Quelques régions enregistrent un état favorable, notamment dans le massif armoricain, l’Alsace Nord, la Bourgogne Franche-Comté, ainsi que dans le Sud Est (Montpellier, Nîmes, Vaucluse, Corse). Mais « les niveaux restent préoccupants sur une grande partie du territoire », insiste le BRGM. Et la situation restera compliquée pour le centre-ouest (Maine, Poitou, Vendée, Périgord) et dans l’est de la Côte d’Azur (est Var et Alpes-Maritimes).
Un plan sur l’eau annoncé fin janvier
Le BRGM précise que l’état des nappes dépendra de la pluviométrie des prochains mois. Des pluies abondantes et perdurant jusqu’au printemps pourraient permettre de retrouver des niveaux satisfaisants (pour les nappes les plus réactives). « Si les pluies sont similaires cette année à celles de l’an dernier, la situation risque d’être beaucoup plus dégradée cet été », a expliqué Violaine Bault, hydrogéologue, lors d’une conférence de presse.
Selon Les Échos, le gouvernement annoncera les grandes lignes de son plan sur l’eau le 26 janvier. Elles pourraient porter sur des restrictions d’usage, sur la réfection du réseau de distribution de l’eau — pour éviter les fuites — et une révision des conditions d’utilisation des eaux usées traitées.