Les scientifiques du Giec blâment TotalÉnergies

Les Scientifiques en rébellion ont exigé des mesures contre le réchauffement climatique, à Montpellier, le 15 octobre 2022. - © David Richard / Reporterre
Les Scientifiques en rébellion ont exigé des mesures contre le réchauffement climatique, à Montpellier, le 15 octobre 2022. - © David Richard / Reporterre
Trop, c’est trop. Une dizaine de scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ont dénoncé, mercredi 8 février, l’instrumentalisation de leurs rapports par TotalÉnergies pour justifier la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles. Le géant pétrolier « est très loin de prendre en compte les conclusions du Giec », ont alerté les chercheurs dans une tribune publiée sur Franceinfo.
La climatologue Valérie Masson-Delmotte, le géophysicien Christophe Cassou, l’économiste Céline Guivarch — entre autres — ont accusé la firme de désinformation.
Cette tribune a été publiée le jour où TotalÉnergies a annoncé des bénéfices records de plus de 19 milliards d’euros.
À la suite d’une enquête de « Cash investigation » sur France 2, le groupe pétrolier s’était défendu sur Twitter, affirmant, à tort, que le rapport du Giec de 2022 « ne dit pas qu’il ne faut plus développer de nouveaux champs de pétrole ou de gaz ».
📺▶️ En réponse à #cashinvestigation : le rapport du GIEC de 2022 ne dit pas qu’il ne faut plus développer de nouveau champs de pétrole ou de gaz.
— TotalEnergies (@TotalEnergies) January 26, 2023
Faux et archifaux, ont donc rétorqué les scientifiques. Au contraire, le Giec conclut que « limiter le réchauffement largement en dessous de 2 °C nécessitera des transformations majeures du système énergétique mondial au cours des trente prochaines années » et notamment « une réduction de la consommation d’énergies fossiles », avec « une réduction significative des investissements dans le charbon, le pétrole et le gaz ».