Il n’aura fallu que quelques heures pour faire table rase. Pour arracher les arbres fruitiers, les allées de framboisiers et les potagers en friche des Jardins de la Buisserate, un lopin de terre de 5.000 m² au cœur d’un quartier populaire de Saint-Martin-le-Vinoux, une commune en périphérie de Grenoble.
Profitant du confinement, lundi 2 novembre, un bulldozer est venu procéder aux premiers travaux de terrassement avant de commencer le bétonnage en vue d’édifier quatre immeubles.
« Nous avons été alertés lundi matin vers 9 h 30 par des habitants », raconte Antoine [*], un jeune militant qui luttait contre le bétonnage du jardin. « Un groupe d’une dizaine de personnes sont venues sur place pour tenter d’accrocher des banderoles sur les grilles extérieures du jardin. La réponse policière a été immédiate et démesurée : deux personnes ont été gazées. Les autres ont été encerclées avec contrôles d’identité, fouilles et plaquage. »
Deux personnes, qui ont donné leur identité et écopé d’une amende de 135 euros, ont été relâchées. Les autres ont été emmenées au commissariat. Cinq personnes ont été mises en garde à vue. Elles ont été relâchées à 18h30 avec un simple rappel à la loi.
Cette attitude belliqueuse n’est pas étonnante, après la puissante répression subie par six activistes qui tentaient de protéger ce jardin. Arrêtés en pleine nuit, ils sont soupçonnés d’avoir voulu créer une « Zad » et sont soumis depuis à un très strict contrôle judiciaire en attendant leur procès pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations ».
Antoine est l’un d’entre eux. Il se désole de cette triste fin : « Ils ont profité du confinement pour lancer les travaux de terrassement. »
Le collectif prépare un texte pour dénoncer le bétonnage des jardins et l’utilisation du confinement pour mettre en œuvre ce projet contesté.
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