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Qui est Roger Hallam, l’inspirateur sulfureux de Dernière rénovation ?

Roger Hallam lors d'une conférence à la Bellevilloise à Paris, le 11 août 2019.

Le collectif Dernière rénovation est inspiré par un Britannique, Roger Hallam, aussi cofondateur d’Extinction Rebellion. Ce stratège du mouvement climat est animé par une idéologie controversée.

Vous lisez la première partie de notre enquête sur le collectif climatique Dernière rénovation.



Ils ont interrompu la demi-finale de Roland-Garros, certaines étapes du Tour de France, bloquent régulièrement des autoroutes ou des périphériques. Leur revendication : obtenir du gouvernement un plan majeur pour la rénovation thermique des bâtiments. En France, le collectif climatique Dernière rénovation attire les médias, énerve nombre d’automobilistes et questionne les autres acteurs de la lutte climatique. Sa ligne : la « résistance civile non violente », comme on peut le lire sur leur site internet. Concrètement, cela signifie que ses membres multiplient les actions hautement perturbatrices et répétitives — et prennent ainsi le risque d’aller en prison. Pour comprendre d’où vient cette stratégie bien rodée, il faut traverser la Manche à la rencontre de celui qui en est le principal instigateur : Roger Hallam.

Cet activiste britannique est un personnage central du mouvement climat. Cofondateur d’Extinction Rebellion, le mouvement au sablier inséré dans un cercle, il a aussi inspiré la création de nombreux collectifs partout en Europe, comme Dernière rénovation donc, mais aussi Just Stop Oil — les jets de soupe sur les Van Gogh, c’est eux — au Royaume-Uni. La recette miracle de Roger Hallam ? Un discours catastrophiste, qui le fait comparer la crise climatique à... la Shoah, des actions coups de poing qui séduisent la jeunesse, et la constitution d’un réseau international. Incarcéré depuis le 6 novembre dernier, Hallam n’a pas donné suite aux demandes d’entretien de Reporterre.

Les jeunes activistes de Dernière rénovation multiplient les actions similaires — comme bloquer la route — pour faire entendre leur message. © NnoMan Cadoret / Reporterre

Comment est née cette stratégie ? Dès le début des années 2000, Roger Hallam, 56 ans aujourd’hui, a saisi la gravité du changement climatique. Le maraîcher bio dans le sud du Pays du Galles, près de Carmarthen, qui employait vingt-cinq personnes, était alors confronté à une météo imprévisible. Chaque année, les récoltes de sa ferme coopérative Organics to go — à laquelle il participe toujours — étaient durement abîmées par de longs mois de pluie.

Le signe, selon lui, d’un désastre global : si rien n’était fait, l’agriculteur en était persuadé, de grandes famines adviendraient, et des guerres civiles éclateraient. Il décida alors d’abandonner sa ferme de quatre hectares pour reprendre des études au King’s College de Londres. Pendant quatre ans, il s’est plongé dans les plus célèbres contestations radicales, comme le mouvement indépendantiste lancé par Gandhi en Inde ou la lutte des suffragettes pour les droits des femmes au Royaume-Uni. Lui-même s’était déjà frotté au militantisme en participant, ado, aux marches contre l’armement nucléaire dans les années 1980. Derrière ce studieux épluchage théorique, une question : comment mobiliser les gens et les engager dans une contestation de masse ?

« Voilà le prototype pour sauver le monde »

De cette étude, Roger Hallam conclut en 2020 que « le moyen le plus efficace de provoquer un changement politique rapide [est] la désobéissance civile massive et non violente ». Le quinquagénaire à barbe grise formula, dans le documentaire The Troublemaker (le « fauteur de troubles »), une recette qu’il jugeait imparable pour faire plier les gouvernements : « Perturbations, sacrifices, et respect [de l’adversaire] jusqu’à l’emporter. Ensuite, répète inlassablement et étends le mouvement. Voilà le prototype pour sauver le monde ». Pour que cela fonctionne, l’incarcération des militants est, selon lui, un ingrédient indispensable. Plus il y aura d’arrestations, plus le soutien de la population – et donc la pression sur l’État ou l’entreprise visée – serait important.

Fort de ces principes, Roger Hallam a cofondé Extinction Rebellion en octobre 2018. Le mouvement au logo de sablier a connu un vif succès, et est aujourd’hui présent dans quatre-vingt-six pays. C’est quasiment avec ces mêmes méthodes qu’il a fondé Insulate Britain, trois ans plus tard. Cependant, sa stratégie a quelque peu évolué.

Manifestation d’Extinction Rebellion, en 2020, à Londres, contre le pétrolier Shell. Le mouvement, né en Angleterre en 2018, a été cofondé par Roger Hallam. © Nina Guérineau de Lamérie/Reporterre

Contrairement à XR, le collectif se dote d’une revendication ciblée : l’isolation des logements. Son organisation est aussi plus verticale pour améliorer l’efficacité dans les prises de décision. Enfin, il mise sur des petits groupes d’activistes pour mener des actions très perturbatrices, comme le blocage du trafic routier.

Provoquer un maximum de perturbation avec un minimum d’effort. Cette stratégie a rapidement essaimé outre-Manche, et attiré une partie de la jeunesse écoanxieuse et avide de changements. Extrêmement actif sur les réseaux sociaux, où des dizaines de milliers le suivent, Roger Hallam interpelle cette nouvelle génération dans une vidéo intitulée How to stop climate crisis in six months, l’incitant à entrer en résistance. En France, Thibaut Cantet, un jeune homme de 28 ans, ancien militant dans la branche française d’Extinction Rebellion, l’a découverte par hasard.

Rodé aux codes de la désobéissance civile, le Parisien suivait déjà de près les actions d’Insulate Britain au Royaume-Uni. La vidéo de Hallam, postée en novembre 2021, a été un déclic. En quelques semaines, il a monté une équipe de quelques personnes – des anciens camarades d’XR France — et lancé Dernière rénovation (DR).

Le “réseau A22” : une organisation internationale

Habituellement discret, le cofondateur de DR a exceptionnellement accepté de nous rencontrer, au sous-sol désert d’un café parisien. Pressé, il n’a que trois quarts d’heure à nous accorder. Quand on l’interroge sur ses liens avec Roger Hallam, il reste prudent et ne s’épanche pas : « J’ai regardé pas mal de ses vidéos, je me retrouvais dans sa pensée. » Le jeune homme admet toutefois avoir été en contact avec le stratège britannique, et reconnaît qu’il les a aidés à intégrer le “réseau A22” : une organisation internationale regroupant tous les mouvements inspirés par les théories de Hallam.

Parmi eux, on retrouve notamment Just Stop Oil, le petit frère d’Insulate Britain, fondé et piloté par Roger Hallam lui-même, mais aussi Ultima Generazione en Italie, Letzte Generation en Allemagne, Renovate Switzerland en Suisse... Tous suivent la même ligne stratégique, résumée dans un manifeste au ton solennel, publié sur le site du réseau A22 : « Nous sommes ici pour forcer les gouvernements à réduire les émissions de carbone, rien de moins. [...] Nous sommes ouverts et non violents. » Il existe une véritable synergie entre ces campagnes : « On a une identité commune et une stratégie commune », explique Pierre, un membre de Dernière rénovation qui connaît bien le fonctionnement du réseau A22.

Le réseau A22 réunit des collectifs en lutte en Allemagne, Suède, Australie... Ils se mobilisent tous sur une lutte bien précise.

Tous les jours, les différentes organisations sont en contact par Zoom. Elles partagent leurs expériences et leurs ressources dans différents domaines. Elles essayent aussi de se coordonner, d’où le nom A22, qui vient d’avril 2022 : la date de la première vague d’actions. Cependant, chaque mouvement conserve une certaine marge de manœuvre par rapport à A22 : « Personne ne nous dicte ce qu’on doit faire. Il n’y a pas de processus de validation du réseau », nuance Pierre, de DR. D’ailleurs, leurs revendications ne sont pas les mêmes en fonction des pays : rénovation des bâtiments en France, la fin de l’extraction des hydrocarbures au Royaume-Uni, la restauration des zones humides en Suède…

La dépendance est plus forte au niveau des ressources financières. Le réseau A22 leur permet d’accéder aux subventions du Climate Emergency Fund (le fonds d’urgence climatique) alimenté par de riches philanthropes américains, notamment la fondation Aileen Getty, héritière de l’industrie pétrolière. En 2022, le CEF a déboursé plus de 4 millions de dollars (3,7 millions d’euros) pour soutenir quarante-trois groupes d’activistes climatiques non violents. « Au début, on a reçu 50 000 euros pour financer les six premiers mois de la campagne », confie Thibaut Cantet. Mais impossible de connaître le montant total des aides du CEF versées à Dernière Rénovation. En revanche, Reporterre a appris qu’elles représentent quasiment les deux tiers de leur caisse, le solde provenant de dons de particuliers.

Nous avons essayé d’en savoir plus sur le système de financement A22, et sur le trajet de l’argent jusqu’à Dernière rénovation, mais la question est sensible. Le collectif juge confidentielles ces informations. « Il y a un enjeu de sécurité assez fort », se justifie Pierre, qui craint les conséquences que cela pourrait avoir pour l’ensemble du réseau. En revanche, il reconnaît qu’il y a bien une coordination internationale des financements.

La Shoah n’est « qu’une connerie de plus dans l’histoire humaine »

Ainsi organisé, le réseau A22, impulsé par Roger Hallam, se veut le nouveau fer de lance de la lutte pour le climat. Et la recette fonctionne, puisque partout dans le monde, onze collectifs ont rejoint le réseau. Ce parcours rappelle celui du mouvement Extinction Rebellion (XR), qui s’est également internationalisé rapidement. Sauf que XR a ensuite pris ses distances de son charismatique leader. Pis, désormais, le nom du stratège est presque tabou chez XR au Royaume-Uni. Personne ne souhaite s’exprimer à son sujet, car « Roger ne fait plus partie d’XR depuis longtemps », se justifie auprès de Reporterre l’une de ses porte-paroles. Cela fait trois ans que l’organisation s’est définitivement désolidarisée de ce cofondateur devenu trop encombrant. En cause, des propos dans les médias et sur les réseaux sociaux qui ont, à plusieurs reprises, choqué l’opinion et terni l’image du mouvement au logo de sablier.

Le mouvement Extinction Rebellion s’est désolidarisé de son cofondateur, à la suite de ses multiples propos choquants. © NnoMan Cadoret/Reporterre

La véritable rupture est survenue en 2019. Dans une interview à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, Hallam a affirmé que la Shoah n’avait été « qu’une connerie de plus dans l’histoire humaine ». Deux jours plus tard, il récidivait dans les pages de Der Spiegel en affirmant : « Le changement climatique n’est que le tuyau par lequel le gaz pénètre dans la chambre à gaz. C’est juste le mécanisme par lequel une génération en tue une autre. »

Ces propos ont causé l’ire de la branche allemande de XR et de la classe politique du pays, qui lui ont reproché de minimiser l’Holocauste et l’ont accusé d’antisémitisme. De nombreux militants ont alors claqué la porte d’Extinction Rebellion, et certains donateurs ont arrêté leurs financements. Acculé, Hallam s’est excusé du bout des lèvres : « Je suis désolé pour les mots utilisés. Mais je ne ressens pas le besoin de m’excuser d’avoir attiré l’attention sur le génocide [climatique] qui se déroule actuellement. » 

Des discours choquants censés tirer les gens de l’apathie

En réalité, ces sorties de route font partie d’une stratégie de communication savamment calculée visant à choquer, comme l’ont révélé le journal Les Jours et l’hebdo d’outre-Rhin Der Freitag. L’activiste britannique ne s’impose d’ailleurs aucune limite. Afin de rallier à la cause, réelle, de l’urgence climatique, il use abondamment de discours apocalyptiques. Famines, guerres, abus sexuels... seraient l’unique avenir futur des sociétés occidentales, vouées à l’effondrement dans les prochaines années.

Roger Hallam va ainsi jusqu’à comparer le Royaume-Uni à un goulag anglais ou raconter un viol collectif dans ses moindres détails dans une vidéo destinée à la jeunesse : « Une bande de mecs défoncera ta porte et te demandera à manger. Ils verront ta mère, ta sœur, ta petite amie, et ils la violeront à tour de rôle sur la table de la cuisine. Ils te forceront à regarder, et se moqueront de toi. C’est ça, la réalité du changement climatique. »

Ces terribles présages, crus et violents, ont un objectif bien précis : faire sortir les gens de l’apathie collective en les forçant à prendre conscience des terribles conséquences du changement climatique.

En 2020, des activistes de XR dénonçaient, devant le ministère de l’Économie, les « milliards d’euros investis dans des industries qui tuent les écosystèmes planétaires et les vies humaines ». © NnoMan Cadoret / Reporterre

Dans une moindre mesure, cette technique est reprise par Dernière rénovation, lors des réunions publiques qui permettent de recruter de nouveaux activistes. Dans ces présentations de deux heures, les organisateurs invitent à sortir du « déni climatique léger » et à « regarder la vérité en face ». Pour ce faire, ils misent sur un savant cocktail d’émotions et d’informations scientifiques anxiogènes, comme Reporterre a pu le constater en s’invitant discrètement à l’une d’elles, en visioconférence. À la fin de la présentation, on nous a demandé d’exprimer ce qu’on ressentait : « Avec les informations qu’on a eues, il y a des sentiments qui étaient latents et qui prennent le dessus, comme la tristesse et la colère, et vers la fin, la détermination de participer aux actions de blocage », témoignait l’une des participantes.

Cela peut aller très loin : il n’est pas rare de voir des membres de Dernière rénovation ou de Just Stop Oil se filmer en pleurs lors d’une action, intimant au gouvernement l’ordre d’agir. Dans une vidéo publiée sur Twitter, par exemple, Charlotte, 20 ans, membre de DR, déclare en pleurs : « J’ai envie de vivre, et j’ai envie que mon petit frère puisse avoir une vie aussi. »

« Aucun espace pour le débat, sous prétexte qu’on vit la fin du monde »

Un ton que critiquaient déjà certains activistes d’XR France, rodés à ces méthodes de communication. Hélène Assekour, qui a aujourd’hui pris ses distances avec XR pour ces raisons, raconte son malaise face au rabâchage des discours catastrophistes lors des réunions internes. « Voir des gens privilégiés à l’échelle de la planète se mettre dans des états incroyables pour des choses qu’ils n’ont pas vécues, c’était très gênant. La situation est déjà assez grave, pas besoin d’en rajouter », s’exaspérait-elle début janvier auprès de Reporterre. Sur Twitter, elle dit retrouver ce côté « quasi millénariste » chez Dernière rénovation. Clément [*], ex-membre d’XR France, met, lui aussi, en garde : « Le risque, à valoriser un discours de fin du monde, c’est que ça va créer une génération de militants qui adhèrent à ces idées sans forcément les remettre en question, ni les critiquer. »

Durant leurs années à XR, les deux militants ont d’ailleurs relevé une sorte « d’orthodoxie vis-à-vis de Roger Hallam », rapporte Hélène Assekour. « C’était dur de remettre en question un mouvement qui apporte une “recette miracle”. Il n’y avait pas d’espace pour le débat, sous prétexte qu’on vit la fin du monde. » Les deux anciens de XR perçoivent les similitudes entre les deux organisations, et craignent que l’histoire ne se répète à Dernière rénovation.

« Même si on s’inspire de sa pensée, on a quand même le sentiment d’être autonome par rapport à Roger Hallam, assure pourtant Lucio [*] un membre de DR. Personne ne tire les ficelles, on est indépendants et l’engagement des militants est sincère. » Et Thibaut Cantet de renchérir : « Roger Hallam le dit lui-même : on a le droit de ne pas être d’accord avec lui et de proposer autre chose. » Pour Pierre, lui aussi à Dernière rénovation, le lien avec Hallam est très indirect : « La dernière fois qu’on a été en contact avec lui, c’était il y a six ou sept mois. » Selon lui, le mouvement s’inspire aussi d’autres personnalités, dont il ne souhaite pas dévoiler le nom.

Cependant, il reconnaît les apports du stratège britannique, qui a « réactualisé le principe de la résistance civile ». Un souffle qui bouleverse le monde du militantisme climatique, selon l’universitaire britannique Oscar Berglund, spécialiste des mouvements de désobéissance civile : « Roger Hallam a modifié la façon dont les mouvements climats traditionnels se positionnent vis-à-vis de ce genre d’activisme. » Reste à savoir si cette stratégie n’est qu’une mode, vouée à être dépassée, ou si elle se pérennisera au sein du mouvement climat français.

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