Sainte-Soline : 6 mois plus tard, Serge, blessé par une grenade, loin d’être remis

Plus de 30 000 personnes avaient manifesté le 25 mars 2023 contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres. - © Charlie Delboy / Reporterre
Plus de 30 000 personnes avaient manifesté le 25 mars 2023 contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres. - © Charlie Delboy / Reporterre
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Six mois après la manifestation de Sainte-Soline, Serge, le militant grièvement blessé, ne s’est toujours pas remis d’aplomb. Il garde des séquelles irréversibles liées à la brutalité de l’explosion de la grenade GM2L et à la durée de son coma. C’est ce que racontent ses camarades dans un texte publié récemment sur leur blog.
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La manifestation de Sainte-Soline a laissé de lourds traumatismes, expliquent-ils. « Chaque jour, l’étendue des dommages s‘est révélée à petits bruits. » Si aucun constat définitif ne peut être dressé, ses amis s’inquiètent : « Le traumatisme crânien a causé une paralysie faciale et des difficultés de mobilité des membres, des troubles importants de la vision qui fragilisent sa capacité à se déplacer seul sans risquer l’accident, des difficultés de concentration et une fatigue chronique, énumèrent-ils. La grenade qui l’a percuté a détruit une oreille interne, mettant à mal son équilibre et provoquant une surdité définitive de l’oreille impactée ainsi qu’une baisse de vision. »
« Le traumatisme crânien a causé une paralysie faciale »
En définitive, depuis sa sortie du coma, Serge n’aura connu que trois semaines hors de l’institution hospitalière. Il a récemment subi une opération visant à reconstituer sa boite crânienne avec pose d’une prothèse. Cette opération était jugée cruciale pour estomper tout risque de dommage cérébral supplémentaire. Mais selon ses amis, « cette opération a échoué » : « Après un mois d’infection, de fièvre, de galères de cicatrisation, d’antibiotiques, d’entraves dues à des cathéters et d’ennui, la prothèse a dû lui être retirée. Il est aujourd’hui encore gardé sous surveillance et nous espérons qu’il pourra sortir rapidement pour reprendre le travail de rééducation. Il devra subir à nouveau cette opération chirurgicale dans quelques mois, sans garantie de réussite. »
Les camarades de Serge soulignent la détermination et la force de leur ami qui n’a rien perdu de sa combativité politique. Ils rappellent, dans leur texte, la solidarité nécessaire pour tenir dans la durée. « Nous avons conscience d’être bien lotis, comparés à toutes celles et ceux qui subissent seuls la répression, à l’ombre des chaumières, sans force collective pour contrecarrer toutes les misères qu’elle charrie. [...] La solidarité doit se poursuivre pour que les blessés et enfermés de nos luttes se relèvent de la meilleure des manières et pour que nos morts ne se soient pas fait tuer pour rien », écrivent-ils.