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Souffrance des poulets : L214 s’en prend à Burger King

L’association de défense des animaux L214 se mobilise contre les « pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets » de Burger King. Elle s’est rendue devant le siège social de la chaîne de restauration rapide pour sensibiliser ses salariés.

Il est dix heures du matin vendredi 15 octobre quand une trentaine d’activistes de l’association L214 arrivent en silence devant le siège de Burger King, à Clichy. Tous portent une tenue noire, casquettes et polos floqués d’un logo détourné de la marque. Les lettres rouges habituelles sont ici dégoulinantes de sang et la mention « roi de la cruauté » est lisible sous le logo.

Rapidement les activistes se mettent en place. Tout a été organisé en amont pour que la mise en scène soit visuelle et efficace. Un tapis rouge est déroulé devant la porte d’entrée, et des faux salariés se positionnent en haie d’honneur de chaque côté. Ils portent dans leurs mains, des coussins rouges sur lesquels sont posées des couronnes et des plumes. L’association joue avec les codes de la chaîne de restauration rapide, en y ajoutant les plumes pour symboliser la souffrance que subissent les poulets.

L’association joue avec les codes de la chaîne de restauration, en y ajoutant les plumes pour symboliser la souffrance que subissent les poulets. © NnoMan/Reporterre

Selon Hugo, responsable des actions de rue pour L214, il faut encourager Burger King à se détourner des pires pratiques d’élevage. Les poulets des plats de la marque sont élevés à vingt-deux par mètre carré, ce qui correspond environ à un poulet par feuille A4. « On ne comprend pas pourquoi Burger King traîne autant. On les contacte depuis plus de deux ans mais ils refusent de nous répondre, alors qu’aux États-Unis et en Angleterre, la chaîne s’engage déjà contre ces pratiques. » Sur le côté du siège, plusieurs activistes portent des pancartes dénonçant, photos à l’appui, les conditions de vie des poulets.

Hélène est responsable du pôle agroalimentaire pour L214, elle aimerait enfin pouvoir rencontrer un cadre de Burger King pour « leur parler de la souffrance des poulets qui n’arrivent plus à se lever, qui n’arrivent plus à marcher pour s’alimenter. Ils ont les organes comprimés, ce qui entraîne des problèmes cardiaques. »

Hélène Gauche est responsable du pôle agroalimentaire pour L214. © NnoMan/Reporterre

Elle nous explique que lors de l’abattage, les poulets sont suspendus par les pattes et que leurs organes écrasent leurs poumons. « C’est de tout ça dont j’aimerais parler avec eux, afin de leur demander de prendre des engagements contre ces pratiques. » Elle compte sur les salariés du groupe ainsi que sur les franchisés pour porter ces revendications en interne.

Devant le siège, les portes restent fermées, il y a quelques agents de sécurité à l’intérieur, et personne ne semble vouloir sortir pour rencontrer les activistes. Un employé d’un bâtiment voisin passe devant l’action pour se rendre au travail. Depuis plusieurs années, il a décidé de réduire sa consommation de viande après avoir regardé des vidéos sur les conditions d’élevage et d’abattage des animaux. « C’est un combat qui est juste, que je respecte », dit-il en direction des activistes.

"On est patients, on sait qu’ils vont finir par s’engager mais s’il faut on s’engagera davantage », explique Raphaël, bénévole dans l’association. © NnoMan/Reporterre

Pour être visibles par les bureaux du siège, L214 a gonflé deux énormes ballons. « Je tiens un grand ballon à trois mètres d’altitude. L’idée est de montrer le message aux salariés. On n’est pas juste dans la rue, on monte aux étages. On est patients, on sait qu’ils vont finir par s’engager mais s’il le faut, on s’engagera davantage », explique Raphaël, bénévole dans l’association.

Son ballon sur lequel on peut lire en grosses lettres « Burger King — Stop cruauté » est à côté des fenêtres. Pour Hugo c’est bon signe de voir autant de salariés qui les regardent depuis là-haut.

L’association compte également beaucoup sur la mobilisation qui doit commencer samedi 16 octobre devant une trentaine de franchises, « pour que les consommateurs agissent directement en mettant la pression à Burger King ».



Notre reportage en images :


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