Un chasseur blessé, une ourse tuée, et un débat relancé

La forêt domaniale de Seix, en Ariège, non loin de l'endroit où un chasseur a tué l'ourse. - Domaine public / Jipee /Wikimedia Commons
La forêt domaniale de Seix, en Ariège, non loin de l'endroit où un chasseur a tué l'ourse. - Domaine public / Jipee /Wikimedia Commons
Durée de lecture : 2 minutes
Nature ChasseSamedi 20 novembre, lors d’une battue au sanglier sur la commune de Seix en Ariège, un chasseur, blessé à la jambe, a tué une ourse. Elle était accompagnée de deux oursons. C’est la première fois depuis 25 ans qu’un ours blesse un homme dans les Pyrénées. Cet accident rouvre un débat explosif entre pro et anti-ours.
L’homme, âgé de 70 ans, aurait tiré à deux reprises avec son fusil pour se défendre, au moment de la charge de l’ourse, tuant l’animal sur le coup. Blessé au niveau des jambes, le chasseur a été secouru et se trouvait, dimanche 21 novembre, dans un état jugé « préoccupant », a indiqué la préfecture de l’Ariège dans un communiqué. Une enquête judiciaire a été ouverte pour comprendre les circonstances de cet accident.
Un des chasseurs présents lors de la battue a livré sa version des faits à La Dépêche : « L’ourse l’a attaqué et lui a attrapé la jambe, il [Sic] lui a arraché le mollet et l’a blessé à l’autre jambe aussi […] Ce qui devait arriver est finalement arrivé. Cela ne m’étonne pas, ils s’approchent de plus en plus, car il n’y a plus rien à manger dans les montagnes. » Même son de cloche du côté des autorités locales : « L’ours ne cohabite avec aucune activité », a dénoncé la présidente du Conseil général, Christine Téqui, à France 3 Occitanie. La réintroduction de l’ours dans les Pyrénées continue de diviser la population locale, vingt-cinq ans après ses débuts.

Pour l’association Adet-Pays de l’ours, qui défend les plantigrades, « une ourse ne mord pas un homme sans raison. La seule explication possible est qu’elle ait senti ses oursons menacés. Pourquoi, comment, c’est impossible à dire sans connaître le déroulement exact des faits. » Autrement dit, l’accident survenu dimanche est exceptionnel, et ne doit pas remettre en question la cohabitation entre hommes et plantigrades. D’après l’association, la femelle tuée pourrait être Caramelles, née en 1997 dans les Pyrénées. « Si c’est confirmé, l’histoire se répéterait, indique-t-elle. Sa mère Mellba a également été tuée lors d’une battue en septembre 1997, alors que Caramelles et son frère Boutxy n’avaient que 8 mois. »
L’association demande un renforcement de la sensibilisation et de la formation des chasseurs pratiquant en zone à ours, ainsi qu’un suivi renforcé des deux oursons orphelins par l’Office français de la biodiversité. Lors du dernier recensement en 2020, 64 plantigrades avaient été comptabilisés sur l’ensemble de la chaîne des Pyrénées. Une population protégée, qui augmente d’année en année.