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Une cimenterie Lafarge sabotée à Marseille

Les activistes reprochent notamment à l’usine d’émettre plus de 444 464 tonnes de CO2 par an.

L’action a été rapide, les dégâts majeurs. Samedi 10 décembre, « 200 personnes ont envahi et désarmé par surprise l’usine Lafarge de La Malle à Bouc-Bel-Air, près de Marseille », a raconté le collectif Les Soulèvements de la terre relayant un communiqué des collectifs organisateurs. Les activistes entendent alerter sur le rôle massif du secteur du BTP dans les émissions mondiales de CO2, et pointer la responsabilité du premier cimentier mondial.

Les militants se sont introduits par effraction sur le site, au niveau du stockage des pneus brûlés, vers 18 heures. Ils ont ensuite brûlé des engins de chantier, saboté l’incinérateur en sectionnant des câbles électriques au marteau ou à la hache, éventré des palettes de ciment, abîmé des vitrines de bureaux ou encore tagué des murs. Contacté par l’AFP, le directeur de la communication de Lafarge France, Loïc Leuliette, a dénoncé des dégâts « importants », assurant que Lafarge « met tout en œuvre pour redémarrer le plus rapidement possible » le site.

Dans leur communiqué, les activistes reprochent à l’usine d’émettre « plus de 444 464 tonnes de CO2 par an et d’alimenter ses fours de milliers de vieux pneus et toutes sortes de déchets toxiques ». C’est aussi le secteur du BTP dans son ensemble qui est ciblé. « De l’extraction du sable à la production de ciment et béton, aux grands projets inutiles, toute la chaîne de l’industrie de la construction est une catastrophe écologique », explique le collectif, citant entre autres les chantiers du Grand Paris et des Jeux olympiques de 2024.

Le parquet d’Aix-en-Provence s’est saisi du dossier et a ouvert une enquête en flagrance, confiée à la gendarmerie, précise Le Monde. L’entreprise a porté plainte, a confirmé Loïc Leuliette, tandis que le ministre délégué chargé de l’industrie Roland Lescure a rappelé que le site de Lafarge fait partie des cinquante sites prioritaires à décarbonner.

Dans un communiqué de presse, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie ont condamné avec « la plus grande énergie ces violences, qui ne sont pas plus acceptables au nom de l’écologie que pour toute autre raison. »

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