Yannick Jadot se déclare à son tour candidat à l’élection présidentielle

Yannick Jadot en 2019. - © Éric Coquelin/Reporterre
Yannick Jadot en 2019. - © Éric Coquelin/Reporterre
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Le 30 juin, l’eurodéputé Yannick Jadot a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. Il se revendique le candidat le plus rassembleur, porteur d’une « écologie ouverte et majoritaire ».
C’était un secret de Polichinelle : mercredi 30 juin, l’eurodéputé Yannick Jadot a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle.
🔴 "Je suis candidat à l'élection #Présidentielle2022 parce que j'aime la France et que je veux la servir", l'Eurodéputé européen @yjadot (@euroecolos), invité en EXCLUSIVITÉ de @TF1 dans #LE20H de @GillesBouleau. pic.twitter.com/G8n2eZOsHa
— TF1LeJT (@TF1LeJT) June 30, 2021
L’écologiste n’a pas lésiné sur les moyens médiatiques : journal de TF1 puis matinale de France Inter et entretien dans L’Obs… L’occasion de se positionner comme le candidat le plus rassembleur, porteur d’une « écologie ouverte et majoritaire », par rapport à ses deux concurrents Verts, Éric Piolle et Sandrine Rousseau.
Car M. Jadot entend bien se plier au rituel de la primaire écolo, qu’Europe Écologie-Les Verts doit organiser fin septembre prochain. Une désignation aux contours encore flous, qui devrait être ouverte à toutes et tous, moyennant une participation de deux euros. « J’ai toujours été loyal à ma famille politique », a assuré le candidat, affirmant qu’il soutiendrait la ou le gagnant de ce vote.
Une proximité idéologique avec Anne Hidalgo, pas de rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon
Quant à une éventuelle union avec d’autres forces de gauche, l’eurodéputé s’est posé en grand unificateur : « Il faudra construire avec tous les progressistes une candidature de rassemblement et un contrat de gouvernement », a-t-il déclaré, soulignant entre autres sa proximité idéologique avec la socialiste Anne Hidalgo. En avril dernier, il avait été à l’initiative d’une « réunion des gauches ». Dans son entretien à L’Obs, il a cependant écarté un rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon : « Malgré nos différences, qui sont fortes, je lui ai tendu la main. Sa réaction a plutôt été l’invective que le dialogue. Je ne lui tendrai pas la joue. »
Bien connu du grand public — il a déjà été candidat au scrutin présidentiel en 2017 — Yannick Jadot ne fait pas pour autant l’unanimité au sein de sa famille politique. Il passe ainsi pour centriste, voire droitier, notamment depuis son soutien contesté à la manifestation policière en mai dernier. En 2019, il affirmait néanmoins à Reporterre être anticapitaliste. « Mais je suis pour une économie régulée, précisait-il. Les écologistes ont toujours été pour une économie plurielle. Mais quand un paysan bio vend sa production sur le marché, je préfère cela à ce qu’il le vende dans un sovkhoze. »
« Plusieurs visions de l’écologie se dessinent », constate Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écolo
Dans son entretien avec L’Obs, M. Jadot a esquissé les grandes lignes de son programme : fiscalité écologique, plan pour décarboner l’industrie, « revenu citoyen » de 660 euros pour les jeunes… Sur France Inter, il a aussi précisé ne pas vouloir stopper la 5G mais « évaluer précisément ses impacts ». L’ensemble de ses propositions sont développées sur son site de campagne « 2022, l’écologie ».
« Plusieurs visions de l’écologie se dessinent, constate Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écolo, jointe par Reporterre. M. Jadot parle beaucoup d’entreprise, et peu du rôle social de l’État, il propose une écologie d’accompagnement. » Elle entend défendre pour sa part « une ligne d’écologie radicale et solide, une écologie de transformation, et de résistance, de résistance sociale aussi ». Contacté, M. Piolle n’a pas souhaité « commenter la vie publique ».
Avec cette candidature, la primaire écolo est (enfin) lancée. D’autres personnalités pourraient se présenter à ce scrutin : elles ont pour cela jusqu’au 12 juillet pour déposer 28 signatures auprès du bureau fédéral du parti Vert, à recueillir auprès des 236 potentiels parrains et marraines désignés par EELV, mais aussi Génération s, Génération écologie ou CAP21.