55 Faucheurs d’OGM condamnés en Aveyron

Une vingtaine de Faucheurs volontaires étaient jugés le 7 juin 2023 à Rodez, en Aveyron. - © David Richard / Reporterre
Une vingtaine de Faucheurs volontaires étaient jugés le 7 juin 2023 à Rodez, en Aveyron. - © David Richard / Reporterre
La justice a rendu son avis sur le cas des cinquante-cinq Faucheurs volontaires qui avaient éventré, en novembre 2021, des sacs de « nouveaux OGM » dans un entrepôt RAGT aveyronnais. Tous ont été condamnés à des amendes de 200 euros sans sursis, auxquelles s’ajoutent 6 566 euros de dommages à verser au céréalier aveyronnais, 1 000 euros pour préjudice moral et 1 500 euros de frais d’avocats. Ils ont en revanche été relaxés des accusations de vol.
Vingt-huit Faucheurs volontaires étaient initialement poursuivis par le tribunal correctionnel de Rodez (Aveyron) ; à l’ouverture du procès, début juin, une vingtaine de sympathisants s’est cependant spontanément présentée à la barre, chacun demandant à être jugé au même titre que les autres.
Interrogée par nos confrères de France 3, la Faucheuse volontaire Christine Thelen s’est dite « mitigée » quant à la décision du tribunal : « Ce jour-là, nous avons posé un acte de désobéissance civile et un acte citoyen. Nous étions venus faire une inspection citoyenne pour dénoncer le fait que la RAGT continue à cultiver des plantes modifiées génétiquement qui résistent aux herbicides. On n’en veut plus des pesticides. Les gens en sont malades. Les enfants sont malades. La nature est malade. La juge n’a pas entendu cet argument. Je suis déçue qu’elle n’ait pas eu le courage de protéger la société. C’est pourtant le rôle de la justice. »
« C’est une fois de plus la condamnation d’une action symbolique, a quant à lui déploré Sébastien Persec, de la Confédération paysanne Aveyron. On essaye ainsi d’étouffer une parole qui se soucie de l’environnement, qui se soucie de l’avenir. »
Correspondant pour Reporterre, Libération ou encore L’Éveil de Lozère, le journaliste Grégoire Souchay avait lui aussi été poursuivi par le tribunal correctionnel de Rodez à la suite de cette action. Il n’avait pourtant pas participé aux actes reprochés aux militants, et s’était contenté de faire son devoir d’information. Il a bien heureusement été relaxé.