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Après la Convention pour le climat, l’« Assemblée citoyenne pour l’agriculture » décevra-t-elle ?

Quelle agriculture et quelle alimentation souhaitons-nous pour demain ? Du 25 au 27 septembre, 125 citoyens et citoyennes tirées au sort ont débattu de cette question centrale au cours d’une « Assemblée citoyenne pour l’agriculture » (ACA), une version simplifiée de la Convention citoyenne pour le climat.

Cette session, organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP), s’intégrait dans le « débat public sur l’agriculture », alias « Im-PAC-tons », qui doit permettre aux Français de débattre de la Politique agricole commune (PAC) européenne, en cours de renégociation.

Cette assemblée a délivré un document articulé autour de six objectifs, dont :

  • Assurer une transition écologique vers une agriculture durable, respectueuse de l’environnement, de la biodiversité, du bien-être animal et contribuant à la lutte contre le changement climatique ;
  • Assurer une juste rémunération et retraite des agriculteurs et agricultrices et permettre une meilleure répartition des richesses entre toutes et tous les acteurs ;
  • Assurer une alimentation saine et de qualité, accessible à toutes et tous au niveau local.

Les participants ont également identifié des leviers d’action comme le conditionnement des aides européennes à des pratiques écologiques ou le soutien aux petites fermes et aux circuits courts.

Des conclusions saluées par la Confédération paysanne : « Les propositions de l’Assemblée citoyenne pour l’agriculture confirment globalement les objectifs et les leviers pour aller vers un modèle agricole plus social et plus écologique, a écrit le syndicat dans un communiqué. Il est proposé de placer au cœur de la réforme de la PAC l’amélioration du revenu paysan, une distribution plus équitable des aides PAC et leur ciblage sur les pratiques agroécologiques. »

Seulement, les propos des citoyens seront-ils entendus par le gouvernement ? Cléa, l’une des 125 personnes tirées au sort en doute : « Dès le départ, cela ressemblait à une mascarade, témoigne-t-elle à Reporterre. Le ministre de l’Agriculture est venu nous répéter qu’une “transition agroécologique serait longue et coûteuse”. Ni la FNSEA ni la grande distribution n’ont daigné participer. Autrement dit, les deux principaux lobbys agricoles ont botté en touche, préférant peut-être aller directement frapper à la porte des ministères. Est-ce que le ministre aura le cran d’écouter un peu moins les lobbys et un peu plus les citoyens ? » Pour Cléa, salariée d’une association de développement rural, ce débat aura eu pour unique intérêt de montrer que « les gens — malgré des horizons très variés — sont plutôt d’accord sur ce qu’ils attendent de l’agriculture de demain, sans jamais mépriser ou rejeter la responsabilité sur les agriculteurs ».

Le document final doit être adressé au ministère de l’Agriculture « afin qu’il soit utile pour élaborer le prochain plan stratégique national de la Politique agricole commune », a précisé la Commission nationale du débat public dans un communiqué. La balle est donc dans le camp du gouvernement.

  • Source : Reporterre

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