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Assoiffés, affamés : trois ONG dénoncent les conditions de transport des veaux

Des veaux nés en Irlande sont exportés vers les Pays-Bas, à 300 par camion, en 2020.

Des veaux qui restent dans des camions, sans être nourris, pendant une durée allant de 27 à 40 heures. Voilà ce qu’ont découvert les associations de défense des droits des animaux L214, Ethical Farming Ireland et Eyes On Animals. Dans une nouvelle enquête vidéo publiée le 10 juillet, ces organisations ont révélé l’envers du transport de centaines de veaux non sevrés, de leur point de départ, un marché aux bestiaux irlandais, jusqu’à un centre d’engraissement aux Pays-Bas.



Les associations montrent qu’après avoir été vendus aux enchères en Irlande (le prix d’un veau se situant aux alentours de 10 euros), ces animaux sont chargés dans des bétaillères sur trois niveaux. « Quatorze bétaillères ont été observées », et chaque bétaillère compte environ 300 veaux, précisent les associations. Elles roulent jusqu’au port irlandais de Rosslare, avant d’embarquer à bord d’un ferry pour rejoindre Cherbourg, en Normandie. Pendant toute la traversée, « les animaux restent enfermés dans ces camions sans être abreuvés ni nourris », déplore Bérénice Riaux, enquêtrice de L214.

La réglementation européenne impose normalement que les veaux non sevrés soient nourris après 19 heures de transport au maximum. Or, lorsque les animaux accostent à Cherbourg, cela fait — selon les cas — 27 à 40 heures qu’ils n’ont pas reçu d’eau ou de nourriture, alertent les associations. Elles ont donc déposé une plainte auprès de la Commission européenne, contre les États français, irlandais et néerlandais. Elles ont en outre déposé un recours en responsabilité contre l’État français pour carence de ses services vétérinaires.

Circonstance aggravante : une fois arrivés à Cherbourg, les veaux déchargés dans un centre de transit sont violemment frappés, ont révélé des images filmées en caméra cachée. Après un signalement de L214, il a été fermé huit jours par les autorités. L214 porte désormais plainte auprès du procureur du tribunal de Cherbourg pour sévices graves.

Les animaux reprennent ensuite la route pour rejoindre les Pays-Bas, et y être engraissés pendant plusieurs mois, avant d’être abattus. « Chaque année, 150 000 veaux laitiers nourrissons sont transportés d’Irlande aux Pays-Bas en passant par le port de Cherbourg », rappelle L214. Les Pays-Bas ont la plus grande densité de veaux au monde. Ils sont le premier importateur européen avec 830 000 veaux nourrissons importés en 2020.

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