Aliments pour bébé : les industriels utilisent trop de sucre

30 % des références analysées par CLCV contiennent des ingrédients sucrants. - Negativespace/CC0/Young Family Home
30 % des références analysées par CLCV contiennent des ingrédients sucrants. - Negativespace/CC0/Young Family Home
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Trop de sucre dans les produits pour bébés. C’est l’alerte lancée par l’organisation Consommation, Logement et Cadre de vie (CLCV). Dans un rapport publié le 19 octobre, l’association de consommateurs a passé au crible 207 produits d’alimentation infantile — destinés aux moins de 3 ans.
Son constat est accablant : il y a « une prolifération d’allégations nutritionnelles et “santé” sur des produits pourtant à limiter, car ils sont trop sucrés et contiennent des arômes et des additifs », analyse l’association dans un communiqué.
« Réduit en sucre », « sans sucres ajoutés », « spécialement adaptés aux besoins de bébé »… 80 % des produits étudiés par CLCV affichent ainsi des mentions qui leur confèrent une image « santé ». Sauf que... 30 % des références examinées contiennent des ingrédients sucrants (sucre, miel, chocolat, etc.) et 38 % des additifs.
Par exemple, illustre l’association, le P’tit gourmand saveur chocolat blanc de Nestlé affiche la mention « réduit en sucre », mais « il contient quand même 10 g/100 g de sucre, soit trois fois plus qu’un yaourt nature au lait entier classique ». Quant au produit laitier Blédidej saveur vanille de Blédina, « une brique de 250 ml contient cinq additifs et l’équivalent de 2,5 morceaux de sucre ! »
Le sucre est facteur de prise de poids, d’obésité, de diabète — en 2021, 29 % des enfants de 2 à 4 ans étaient en surpoids. Certaines recherches ont aussi montré des impacts sur le cerveau. Ainsi, selon CLCV, « la multiplication des produits de type snacks et desserts dans les rayons d’alimentation infantile est inquiétante ».
Pour l’association, « il est nécessaire de renforcer la réglementation européenne [...] qui est trop permissive. Elle doit fixer des teneurs maximales en sucre, matières grasses et sel », comme le recommande d’ailleurs l’Organisation mondiale de la santé (OMS).