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Bouquetins : le tribunal juge leur abattage illégal

L’abattage de bouquetins sans dépistage préalable n’est « pas la solution satisfaisante » pour enrayer la brucellose tout en préservant l'espèce.

C’est une victoire importante, quoique tardive, pour les défenseurs des bouquetins du Bargy. Quatre ans après que le préfet de Haute-Savoie a ordonné, en 2019, l’abattage indifférencié de vingt bouquetins suspectés d’être porteurs de la brucellose, la cour administrative d’appel de Lyon a jugé cette décision illégale. L’abattage de bouquetins sans dépistage préalable, a-t-elle déclaré, n’est « pas la solution satisfaisante » pour enrayer la maladie tout en préservant l’espèce.

La brucellose est une maladie bactérienne qui peut se transmettre à l’humain par la consommation de produits laitiers crus. Les bouquetins du massif du Bargy sont régulièrement suspectés de les transmettre aux troupeaux de vache, au grand dam des éleveurs et producteurs de reblochon. En cas de contamination d’une vache, l’ensemble du troupeau doit en effet être mené à l’abattoir.

C’est dans l’espoir de réduire la prévalence de cette maladie – et le risque de pertes pour les éleveurs – que le préfet de Haute-Savoie avait ordonné, en 2019, l’abattage indiscriminé de vingt bouquetins. Cette stratégie est encore utilisée de nos jours, la dernière mise à mort indifférenciée ayant eu lieu en octobre 2022. Elle est fortement critiquée par les écologistes et les scientifiques, qui recommandent plutôt de capturer les bouquetins suspects grâce à des fléchettes anesthésiantes, de les tester, et d’euthanasier uniquement les porteurs avérés de la maladie.

« Vers un traitement plus juste des animaux sauvages »

Seule une partie des bouquetins abattus de manière indiscriminée sont en effet malades. Selon les informations de Reporterre, seuls 3 des 61 bouquetins du massif du Bargy abattus par les services de l’État en octobre dernier se sont ainsi révélés séropositifs à la brucellose.

Dans un communiqué, l’association de défense des animaux One Voice s’est réjouie de la décision de la cour administrative d’appel de Lyon, « qui montre la voie vers un traitement plus juste des animaux sauvages » : « Nous persisterons à attaquer les arrêtés qui s’en prennent aux bouquetins du Bargy, prévient-elle. Et si possible, avant que les animaux en question aient été tués. »

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